«Une grosse vague qui s'en vient»: la maman de Sara Dufour avait vu juste avant de rendre l'âme


Cédric Bélanger
Avant de rendre l’âme en mars 2021, la maman de Sara Dufour a fait une prédiction à sa fille. « Quand je me ferme les yeux et que je pense à ta carrière, je vois une grosse vague qui s’en vient. Ça va vraiment bien aller, ma chérie, tu n’as pas besoin de t’inquiéter », lui avait-elle dit.
« Check-moi bien faire du surf sur la vague », se souvient lui avoir répondu Sara Dufour.
Il faut croire que sa mère était dotée d’un don de voyance parce que depuis son décès, la carrière de la chanteuse du Lac-Saint-Jean a enclenché la seconde vitesse.
Laissons cette sympathique verbomotrice, avec qui Le Journal s’est entretenu récemment, nous résumer sa dernière année et demie.
« Ça a décollé. Il y a eu le Centre Bell avec les Cowboys Fringants, la France, les plaines d’Abraham avec Salebarbes, je ne compte plus les émissions de télé, les entrevues. C’est comme si mon album avait repogné en feu après la pandémie. Il est sorti en 2019, nous sommes fin 2022, et j’ai l’impression que ça ne fait même pas un an qu’il est sorti. C’est fou quand tu penses à ça. »
55 concerts en 4 mois
Tout aussi fou a été son horaire de tournée. Depuis la parution de son album éponyme, elle cumule 175 concerts. Uniquement entre le 9 juin et le 8 octobre dernier, elle en a donné 55 partout au Québec, jusqu’à Natashquan, au Nouveau-Brunswick et dans les Territoires du Nord-Ouest.
Hors du circuit des festivals, tous ses concerts en billetterie ont fait salle comble.
La machine à neige
Le succès frappe fort à sa porte et, à 38 ans, Sara Dufour a la maturité nécessaire pour bien l’accueillir.
« Je suis dans un domaine où il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. C’est là que ça se passe, il faut que je le saisisse. Des fois, ça va tellement vite, je ne veux pas passer à côté de ça pendant que ça arrive », dit-elle, en analysant sa dernière année.
« 2022 pour moi, c’est l’accomplissement, le dépassement de soi. C’est la discipline. Quand tu as six spectacles en ligne, tu ne peux pas te péter la face. C’est se mettre au défi, le repos et, en même temps, la fierté. »
Avec tout ça, on pourrait penser que Sara Dufour souhaite ranger sa guitare et profiter du temps des Fêtes pour se la couler douce avec sa famille.
Que nenni ! Elle a plutôt décidé de monter un spectacle de Noël qu’elle va présenter trois soirs consécutifs, entre Noël et le jour de l’An, à Montréal, Québec et Alma. Dans la foulée de la sortie récente de son rigodon La tourtière de ma grand-mère, c’était la suite logique.
« L’an passé, on avait fait un show du temps des Fêtes à Jonquière avant Noël. Ça avait tellement été plaisant qu’on a voulu le refaire. On s’est dit qu’il fallait élargir un peu parce que Jonquière, c’est loin pour les gens de l’extérieur. »
Parole de Sara Dufour, l’esprit de Noël se fera sentir. « Il va y avoir des invités (Dany Placard, Dominique Hudson, Mylène Vallée), des cadeaux, des décors, des tounes du temps des Fêtes, de la neige. La machine à neige, c’est la priorité. C’est ça qui fait la magie », dit-elle en riant.
La magie, elle souhaite aussi la recréer durant les soirées des fêtes avec sa famille.
« Je suis une nostalgique de l’ancien temps, les gros partys où on était habillé chic, mais avec pas de souliers. Le congélateur était dehors sur le bord de la porte parce que ceux en-dedans étaient pleins », se rappelle-t-elle.
« Une chance au temps des Fêtes »
« Avec la pandémie, quelque chose a changé, je n’avais plus autant hâte au temps des Fêtes qu’avant, mais cette année, peut-être à cause de la toune ou c’est un adon, on a décidé de refaire un vrai Noël comme dans le temps. Nous allons être vingt chez mon frère. On va faire ça dans le garage, on va jouer dehors, on va faire du ski-doo, on va jouer à des jeux. »
Un sursaut de nostalgie, quoi. « C’est comme si je donnais encore une chance au temps des Fêtes. »
Sara Dufour en spectacle le 27 décembre, au Club Soda de Montréal, le 28 décembre, à l’Impérial Bell de Québec, et le 29 décembre, à la salle Michel Côté, à Alma.