Vers une 2e hausse du prix du lait cette année
Julien McEvoy | Journal de Montréal
La pression augmente pour que les producteurs de lait se voient octroyer une deuxième hausse de prix cette année, ce qui n’arrive presque jamais.
« C’est important, ça va leur permettre de passer à travers la situation actuelle », résume le porte-parole des Producteurs de lait du Québec, François Dumontier.
Coût des intrants qui grimpe
Si les gens trouvent que tout coûte plus cher, c’est la même chose chez les agriculteurs du Québec. Entre juillet 2021 et mars 2022, le prix des engrais a augmenté de 44 %, celui du carburant de 32% et celui des aliments pour animaux de 8%.
« C’est sûr qu’actuellement, le prix qu’ils reçoivent ne capture pas ce qui se passe avec les intrants », ajoute-t-il.
Une hausse de 8,4% du prix du lait — environ 0,06 $ le litre — est déjà entrée en vigueur, le 1er février dernier.
La semaine dernière, les Producteurs laitiers du Canada (PLC — ils sont environ 10 000 — ont demandé à la Commission canadienne du lait (CCL) d’en autoriser une deuxième.
La CCL va consulter les détaillants et les consommateurs du 13 au 15 juin et rendre sa décision peu de temps après. La hausse, si autorisée, entrera en vigueur le 1er septembre.
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Elle sera déduite de celle qui aurait normalement été autorisée à l’automne pour entrer en vigueur le 1er février 2023.
« C’est plus comme une avance en raison de la hausse spectaculaire des coûts », explique Lucie Boileau, porte-parole des Producteurs laitiers du Canada.
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Les intermédiaires en profitent
Au final, on peut se demander de combien va augmenter le litre de 2%, car ce ne sont pas les producteurs qui fixent le prix du lait.
«Chaque fois que la CCL autorise une hausse, les compagnies en profitent», assure Gary Sands, de la Fédération canadienne des épiciers indépendants.
Il sera d’ailleurs devant la CCL, le 15 juin. «C’est toujours une double hausse. D’abord celle normale, ensuite celle où ils en profitent», résume-t-il.
Quand la CCL a approuvé la hausse de 8,4%, en octobre dernier, Lactalis — Lactancia et Beatrice — a réagi cinq jours plus tard en informant tous ses clients d’une hausse de «jusqu’à 15%».
Dans un carton de 2 L qu’on nous vend 3,78 $, rappelle François Dumontier, le lait ne compte que pour 54 % du prix (2,03 $). Le reste va au détaillant et au transformateur.