Le NPD et le Parti conservateur n’interviendraient pas contre la loi 96 du Québec

Raphaël Pirro
Pierre Poilievre et Jagmeet Singh assurent qu’ils n’interviendraient pas dans la contestation de la loi 96 du Québec qui vient renforcer la loi 101 sur le français. En cette matière, les libéraux de Mark Carney font cavalier seul.
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«C’est une loi qui protège la langue française. On pense que c’est important de protéger la langue française au Québec. Donc, on n’interviendrait pas [...]. Il n’y a pas [de] raison pour intervenir», a déclaré M. Singh, en campagne à Ottawa samedi matin.
Dans la même veine, le chef conservateur Pierre Poilievre a indiqué que «non», un gouvernement conservateur laisserait les tribunaux trancher sans s’impliquer.
«C’est la décision du gouvernement du Québec d’établir ses propres lois dans sa juridiction. C’est le cas pour toutes les provinces», a-t-il dit samedi.
Interrogé sur ses intentions quant à la loi 96, M. Carney est allé plus loin que Justin Trudeau en dévoilant, hier, qu’un gouvernement libéral interviendrait en Cour suprême si la loi 96 s’y retrouvait.
«J’ai dit clairement, on a dit clairement qu’on allait soutenir l’intervention à la Cour suprême et [...] pleinement respecter les droits linguistiques», disait-il hier.
«Laissez-moi dire aussi, cependant, que je comprends, que nous comprenons l’importance de renforcer, de promouvoir, de soutenir la langue française au Québec», ajoutait le premier ministre.
Cela fait de Mark Carney le seul chef de parti à vouloir payer des avocats du gouvernement pour aider à contester cette loi québécoise.
Yves-François Blanchet croit qu’«il faut regarder Mark Carney d’un œil plus méfiant».
«La menace de M. Trump devient-elle un prétexte pour affaiblir l’identité québécoise au nom du multiculturalisme canadien d’un chef torontois?» a-t-il demandé dans X, hier.
Le ministre québécois de la Justice et responsable des Relations canadiennes, Simon Jolin-Barrette, a répondu sèchement. «Encore une fois, fidèle à son habitude, le gouvernement libéral s’attaque à notre langue, à nos valeurs, à notre identité. La loi 101 est fondamentale pour le Québec. Elle en est même un acte fondateur. Nous nous tiendrons debout pour défendre les Québécois. Jusqu’au bout», a-t-il écrit dans X.
Adoptée en 2022 par le gouvernement caquiste de François Legault, la loi 96 a pour objectif de moderniser la loi 101, dont certains pans étaient considérés comme caducs par Québec, dans le contexte d’un affaiblissement du français au Québec.
Entre autres choses, la loi 96 oblige les PME de plus de 25 employés à se conformer à la loi 101, impose un minimum de cours de français dans les cégeps anglais et plafonne le nombre d’étudiants dans ces institutions.
Elle impose aussi le français comme seule langue de communication avec le gouvernement, à l’exception des Autochtones et des anglophones détenant un droit acquis.
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