Meurtre d’un ado à Montréal: Plante interpelle Ottawa
Félix Lacerte-Gauthier
Deux jours après le meurtre d’un adolescent dans le quartier Saint-Michel, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a de nouveau interpellé le gouvernement fédéral afin qu’il en fasse davantage pour lutter contre la prolifération des armes à feu.
• À lire aussi: Un 3e adolescent tué cette année à Montréal
• À lire aussi: Le mystère s’épaissit autour du meurtre d’un ado de 16 ans à Montréal
• À lire aussi: Adolescent sans histoire tué: incompréhension chez les proches d’un ado apprécié
«On va se le dire! C’est le gouvernement fédéral qui a la responsabilité entière de dire “les armes de poing, c’est interdit!”», a martelé Mme Plante. Elle suggère notamment d’augmenter les peines pour possession d’armes afin de dissuader les gens de s’en doter.
La mairesse demande également à Ottawa de renforcer l’étanchéité des frontières afin de lutter contre la problématique. «Si, chaque fois qu’on retire une arme, il y en a 10 qui rentre, à un moment donné... ça devient frustrant», a-t-elle dénoncé.
Elle a rappelé que la Ville, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et le gouvernement du Québec font déjà ce qui est en leur pouvoir pour lutter contre la problématique, qui ne concerne d’ailleurs pas que Montréal.
Mme Plante se tenait à Saint-Michel, à quelques pas de l’endroit où Thomas Trudel, un jeune sans histoire de 16 ans, a été tué alors qu’il rentrait chez lui.
«C’est un événement de trop, et il faut vraiment que l’ensemble des acteurs de la communauté et des institutions se mobilisent pour être capables de contrer ce phénomène», a pour sa part souligné le directeur du SPVM, Sylvain Caron.
Celui-ci se tenait également sur place, afin d’assurer le public que l’enquête pour élucider le meurtre se poursuit et que les effectifs policiers font tout en leur possible pour en retrouver les auteurs.
Bien que l’escouade Centaure ait été mise en place pour lutter contre la prolifération des armes à feu, M. Caron estime qu’il faut en faire encore davantage.
«Il faut aller plus loin de ça et travailler auprès des jeunes. Pourquoi on en est rendu, aujourd’hui, à ce qu’ils se procurent des armes à 15 ou 16 ans?», s’est-il interrogé. «On a beau saisir des armes, il en restera toujours en circulation. Il faut travailler à la source, et avec les jeunes.»
Appelé à réagir, le ministère fédéral de la Sécurité publique a assuré être «déterminé» à agir pour lutter contre la violence par arme à feu, mais ne s’engage pas à interdire les armes de poing.
Ottawa a investi des centaines de millions de dollars pour lutter contre la contrebande d’armes, soutenir des initiatives communautaires et aider les corps policiers, a rappelé James Cudmore, directeur des communications au cabinet du ministre de la Sécurité publique.
«La protection de la sécurité des Canadiens est la première priorité de notre gouvernement. Des actes comme celui-ci ne font que renforcer notre détermination à prévenir les incidents avant qu’ils ne se produisent et à tenir les auteurs responsables de leurs crimes», a-t-il assuré.
Ce n’est pas la première fois que Mme Plante interpelle Ottawa à ce propos. En septembre, la mairesse de Montréal ainsi que les maires des quatre autres plus grandes villes de la province avaient uni leur voix à l’approche des élections fédérales pour réclamer que le prochain gouvernement s’engage à lutter contre le trafic d’armes à feu.