L’Office de consultation publique de Montréal sera mis sous tutelle et la présidente sera remerciée
Annabelle Blais et Dominique Cambron-Goulet
Après deux semaines de scandales sur les dépenses douteuses de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM), la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a scellé le sort de l’organisme. L’OCPM sera mis sous tutelle et sa présidente sera congédiée.
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«On fait face à une mauvaise gestion systémique de l’OCPM», a déclaré Mme Plante après les témoignages de Dominique Ollivier et Isabelle Beaulieu, plus récentes présidentes de l’OCPM, devant la Commission sur les finances et l’administration.
La mairesse s’était faite de plus en plus affirmative depuis lundi dans ses appels à la démission d’Isabelle Beaulieu. Mais vendredi, elle a annoncé qu’elle proposera au conseil municipal de la destituer.
Le chef de l’opposition, Aref Salem, affirme qu’il appuiera cette proposition.
À propos du scandale qui ébranle son administration depuis deux semaines, la mairesse a affirmé qu’il y a «crise de confiance» envers l’OCPM et que «le problème de gestion doit être résolu immédiatement».
C’est pour cela que Valérie Plante suggérera aussi aux élus municipaux de geler les fonds de l’OCPM, sauf les salaires des employés, a-t-elle précisé.
Elle a qualifié ce gel de «tutelle».
- Écoutez l’entrevue avec Laurent Desbois, maire de l’arrondissement d’Outremont et vice-président de la Commission sur les finances et l’administration de la Ville de Montréal, via QUB radio:
Le conseil municipal n’a toutefois pas le pouvoir de congédier le secrétaire général, Guy Grenier, lui aussi éclaboussé par nos scandales.
«Nous allons nommer rapidement une nouvelle présidence, qui aura la capacité d’agir [envers Guy Grenier], a dit Mme Plante. On se serait attendu avec tout ce qui se passe que Mme Beaulieu mette fin au contrat de M. Grenier, ce qui n’a pas été fait, ce qui démontre une certaine incompréhension de la grogne actuelle.»
Compensation
Une mise à pied avant la fin de son mandat pourrait permettre à Isabelle Beaulieu d’empocher un an de salaire, soit 156 000$.
Le conseil devra prouver une faute grave pour éviter cette facture.
«Il y a un bris de confiance. Nous, on va proposer la destitution, a affirmé l’élu responsable de l’OCPM au comité exécutif, Robert Beaudry. La vérificatrice générale a le mandat de faire toute la lumière sur la gestion actuelle et évaluer si faute grave ou pas il y a.»
Mme Plante a qualifié les témoignages de Mmes Ollivier et Beaulieu devant la Commission d’«extrêmement choquants».
«Ce n’est pas normal qu’autant d’argent ait été dépensé pour des déplacements et des restaurants, a affirmé la mairesse. Ce n’est pas normal non plus qu’aucune question n’ait été posée sur les dépenses de l’OCPM quand il se rendait disponible devant la Ville de Montréal.»
Toutefois, Valérie Plante juge que Dominique Ollivier a «tout à fait les compétences» pour être conseillère municipale et elle demeure donc au sein de son parti, Projet Montréal.
«Mme Ollivier a perdu son titre de présidente du comité exécutif et elle n’est plus au comité exécutif non plus», a-t-elle rappelé.
Aref Salem ne voit pas les choses de la même manière, à la vue des révélations faites devant la Commission sur la vérificatrice générale et le vol de temps.
«Dominique Ollivier a perdu la confiance des Montréalais et doit être exclue du caucus de Projet Montréal. Si l’administration Plante veut conserver la crédibilité qu’il lui reste, c’est la chose à faire», a-t-il dit.
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