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L'article provient de Le Journal de Montréal

Vaccination: les agences privées appelées en renfort

De 1000 à 2000 employés de ces entreprises pourraient aider pour la troisième dose

Les infirmières du privé peuvent assurément combler des postes vacants de vaccinateurs, selon Hélène Gravel, présidente de l’Association des entreprises privées de personnel soignant du Québec (EPPSQ).
Les infirmières du privé peuvent assurément combler des postes vacants de vaccinateurs, selon Hélène Gravel, présidente de l’Association des entreprises privées de personnel soignant du Québec (EPPSQ). Photo Agence QMI, Joêl Lemay
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Photo portrait de Geneviève Lajoie

Geneviève Lajoie

2022-01-11T05:00:00Z
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Après avoir voulu s’en libérer, le gouvernement Legault discute avec les agences privées de placement de personnel pour qu’elles viennent prêter main forte à la campagne de vaccination d’une troisième dose.

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Entre 1000 et 2000 employés du privé pourraient participer à l’effort de guerre, estime Hélène Gravel, présidente de l'association des entreprises privées de personnel soignant du Québec (EPPSQ).

«Depuis en fin de semaine, c’est tout récent, on a des discussions très intéressantes et très constructives avec le gouvernement pour donner un coup de pouce à tout égard au niveau de la vaccination» et d’une aide accrue au réseau, confie-t-elle.

C’est que la situation est grave. Le Québec compte 2554 hospitalisations liées à la COVID-19, alors que le réseau de la santé est aux prises avec un record de 20 000 soignants absents.

D’un côté, les autorités soupèsent actuellement toutes les avenues pour tenter de limiter la liberté des non-vaccinés, plus à risque de contracter la maladie. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a déjà donné un avant-goût de ce qui s’en vient pour ces irréductibles, qui représentent plus de la moitié des patients aux soins intensifs.

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Les non-vaccinés dans la mire

Après la SAQ et la SQDC, le passeport vaccinal s’appliquera éventuellement à d’autres commerces non essentiels, à commencer par les salons de coiffure. Mais ce n’est qu’un début.   

«Ce qui est évalué, c’est tous les endroits qui avait été considérés comme non-essentiels et fermés pendant la première vague», affirme une source près du dossier.

Un des obstacles dans la réflexion du gouvernement se situe au niveau des magasins à grande surface qui vendent de tout. Les employés devraient alors vérifier le passeport vaccinal non pas à l’entrée, mais bien à la caisse, si le client a mis dans son panier des produits non-essentiels. Tout un casse-tête en perspective pour les commerçants.

Fragile réseau de la santé

Mais Québec doit également agir pour consolider notre fragile réseau de la santé, qui a forcé François Legault à recourir à la mesure extrême du couvre-feu, qu’aucune autre juridiction n’applique en Amérique du Nord.

Les agences de placement sont une avenue. Selon Hélène Gravel, les infirmières du privé peuvent assurément combler des postes vacants de vaccinateurs. Habituées de bosser le soir et les fins de semaine, ces travailleuses pourraient même contribuer à élargir les heures d’ouverture des cliniques de vaccination.

L’automne dernier, Québec a voulu tasser les agences privées des hôpitaux en promettant d’offrir d’abord les meilleurs quarts de travail aux infirmières du réseau public. Depuis, le recours aux agences est limité.

«Ce que le gouvernement réalise, c’est que c’est beau de vouloir mettre des bâtons dans les roues des agences, mais ça n’apporte pas de l’eau au moulin à l’intérieur même du réseau et le réseau a besoin de toutes les forces vives qui sont capables de venir donner un coup de main, insiste-t-elle. On a besoin de piquer plus vite? On va vous aider à piquer plus vite. On veut que la vaccination fonctionne rapidement, on va vous aider à ce que ce soit le cas».

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Présidente du Groupe Serenis, Léonie Côté-Martin estime pour sa part que son entreprise de placement de personnel en soins de santé pourrait fournir à elle seule pas moins de 300 personnes rapidement pour prêter main forte au réseau.

Elle s’explique mal que le gouvernement ait fait appel à l’armée canadienne et la Croix-Rouge, alors que des centaines de professionnels au sein d’agences sont prêts à venir en renfort.

«On est dans une urgence d’agir et on est là demain, on est là aujourd’hui s’il le faut. On est la solution aussi à plus long terme. Plusieurs ministères font appel à des sous-contractants, en santé c’est la même chose. Il faut aller chercher ce qui est disponible, pis les agences, c’est la solution», renchérit-elle.

La priorité, c'est vacciner

Au cabinet du ministre Dubé, on souligne que l’État veut toujours enrayer sa dépendance envers les agences privées. Mais la virulence du variant Omicron oblige le gouvernement à adapter sa stratégie.

«Nous souhaitons élargir leur apport à la campagne de vaccination pour que l’ensemble des ressources soient mieux mobilisées à travers cette opération de vaccination, la réalisation des chirurgies et les soins donnés dans les milieux de vie pour aînés, par exemple, précise-t-on. La priorité, c’est de vacciner le plus de personnes possible, le plus rapidement possible».

Avec la collaboration de Jean-Louis Fortin, Bureau d’enquête 

Troisièmes doses administrées en date du 9 janvier  

  • 5 à 11 ans : 0 % 
  • 12 à 17 ans : 0 % 
  • 18 à 39 ans : 8 % 
  • 40 à 59 ans : 19 % 
  • 60 ans et plus : 56 % 
  • Total de la population de 5 ans et plus : 24 %  

Source : ministère de la Santé

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