Univers parallèles
Guillaume St-Pierre
Les manifestants ont manifesté. Les parlementaires ont siégé.
Comme deux univers qui se frôlent, mais qui ne se touchent pas.
Pour combien de temps encore ?
Justin Trudeau n’a pas mis d’eau dans son vin.
Les truckers ont continué de remplir leur réservoir à essence.
On s’invective par médias et réseaux sociaux interposés.
Justin Trudeau a choisi son camp, celui de la ligne dure et du grand panier où sont jetés tous les « marginaux ».
Des marginaux qui s’en vantent à leur tour.
« Bienvenue dans la marge » de la société, peut-on lire sur des affiches devant le Parlement.
Dialogue de sourds
Le dialogue de sourds ne risque pas de s’estomper.
La haine viscérale de Trudeau chez les manifestants est un puits sans fond.
Et je n’ai pas l’impression qu’au bureau du premier ministre, on cherche véritablement à comprendre ce qui motive ce sentiment.
Ou pourquoi des Canadiens lambda se sont sentis interpellés pour leur message.
Politiquement, Justin Trudeau n’a pas besoin d’eux, même s’il a raté l’occasion de prendre un peu de hauteur.
Les camionneurs, eux, ne se sont pas fait d’amis.
Par leur faute, une foule de commerçants du centre-ville ont dû repousser leur réouverture.
Ironique, non, de nuire à ceux pour qui on prétend se battre ?
Liberté
Justin Trudeau sait très bien que la vaste majorité des Canadiens sont en faveur d’enquiquiner les non-vaccinés en élargissant l’utilisation du passeport vaccinal.
Mais l’impatience de la population qui a soif de liberté, la vraie, pas celle qui piétine celle des autres, est bien réelle.
Un sondage publié hier par la firme Angus Reid indique que 54 % des Canadiens (59 % des Québécois) affirment qu’il est temps de lever les restrictions et de laisser les gens gérer leur propre niveau de risque.
Une hausse de 15 points de pourcentage depuis début de janvier.
Une hausse loin d’être marginale.