«Convoi de la liberté»: une vingtaine de camions quittent le siège d’Ottawa
Agence QMI
Une vingtaine de camions sur les quelque 400 poids lourds présents ont levé le camp qu’ils avaient instauré depuis près de deux semaines au centre-ville de la capitale fédérale, selon le Service de police d’Ottawa.
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«Les agents ont pu négocier pour qu’une douzaine d’autres camions quittent le chemin Coventry. Dix camions ont également quitté Ottawa depuis le secteur de Bank et Laurier», a écrit la police sur son compte Twitter, jeudi matin.
Des agents sont parvenus à négocier le départ d'une autre douzaine de camions du chemin Coventry. Dix camions qui se trouvaient sur Bank et Laurier ont également quitté Ottawa. Un autre véhicule fut remorqué pour avoir gêné la circulation près de Nepean et Bank.
— Ottawa Police (@OttawaPolice) February 10, 2022
«Un autre véhicule a été remorqué pour avoir entravé la circulation près de Nepean et Bank», a-t-il également été précisé.
Quelques minutes plus tard, la police a mentionné que des gens inondaient d’appels le 911 et leur ligne non urgente.
«Cela met des vies en danger, et c’est totalement inadmissible», avait-elle alors mentionné sur Twitter, rappelant qu’il s’agissait d’un crime.
La Ville d’Ottawa a indiqué de son côté que le montant des amendes avait augmenté pour certaines infractions «en réaction à la manifestation en cours».
Une contravention en cas d’infraction pour le règlement sur le bruit de la Ville est ainsi passée de 490 $ à 1000 $, quand celle pour l’utilisation et l’entretien des routes a grimpé de 350 $ à 1000 $. Les amendes sur les feux en plein air ont enregistré la plus forte augmentation en passant de 100 $ à 1000 $.
Plusieurs manifestants ont cependant décidé de se déplacer en direction de l’aéroport d’Ottawa et de bloquer son accès, des perturbations qui avaient été confirmées peu après 9 h par la Ville. L’événement a pris fin aux alentours de 11h.
La police d’Ottawa avait resserré la vis mercredi en indiquant aux manifestants qu’il était criminel de bloquer les rues du centre-ville et que des accusations pourraient être portées.
Rappelons que près de 25 personnes ont été arrêtées et plus de 1550 contraventions ont été remises par les autorités en date de jeudi. Près de 126 enquêtes criminelles en lien avec la manifestation sont également en cours.
«Nous faisons des progrès et la clé du succès est le renforcement [des forces policières]», a déclaré lors d’un point de presse le chef de police d’Ottawa, Peter Sloly, qui a assuré que des discussions positives avaient eu lieu au cours des deux derniers jours avec les gouvernements provincial et fédéral.
De nouveaux agents devraient arriver au cours des prochaines 48 heures pour venir appuyer les autorités déjà présentes sur place.
Le chef Sloly en a profité pour demander aux manifestants qui comptent rejoindre la capitale fédérale cette fin de semaine de ne pas le faire.
La police essaye également de mettre des bâtons dans les roues des camionneurs en interdisant le ravitaillement sur place. «La police d’Ottawa ne rend pas les articles saisis associés à la manifestation, comme le carburant», a-t-elle d’ailleurs ajouté jeudi par communiqué.
Un débat d’urgence réclamé à l’Assemblée législative de l’Ontario
Le député d’Ottawa-Centre, Joel Harden, a réclamé la convocation de l’Assemblée législative afin de commencer à débattre «immédiatement» des mesures d’urgence supplémentaires pour faire face à la manifestation, a rapporté jeudi le «Ottawa Citizen».
Il a notamment demandé la possibilité de révoquer les permis commerciaux ou les assurances des manifestants, ainsi que de mettre en place des mesures pour soutenir financièrement les petites entreprises du centre-ville touchées par le convoi.
«Il y a une tentative organisée, selon la police, de la part des manifestants du convoi, d’inonder nos services 911 avec des appels vexatoires — ce qui se passe en ce moment — où les premiers intervenants sont envoyés à des endroits inappropriés... Je reçois également des mises à jour d’un organisateur du convoi (qui) vient d’encourager les manifestants du convoi à envisager des "cercles de convoi" autour des écoles publiques d’Ottawa», a mentionné M. Harden lors d’une séance du comité spécial du gouvernement de l’Ontario sur le COVID-19.
Le conseil scolaire du district d’Ottawa-Carleton a par ailleurs signalé qu’il avait contacté la police après des messages sur les médias sociaux annonçant le passage du convoi devant des écoles.
«Cette idée est inacceptable», a affirmé le conseil scolaire sur Twitter, précisant qu’aucune activité n’a été signalée. «Les écoles sont des lieux d’apprentissage, et la sécurité des élèves et du personnel ne doit pas être menacée.»
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Une situation «calme et pacifique» à Gatineau
Le Service de police de Gatineau (SPVG) a souligné de son côté que «la situation demeure calme et pacifique à Gatineau».
Près de 246 constats d’infraction ont tout de même été donnés depuis le 4 février par les policiers de la ville québécoise voisine de la capitale fédérale.
«Les constats concernent diverses infractions au Code de la sécurité routière, dont le fait de klaxonner sans nécessité, le non-respect de la signalisation en lien avec le stationnement, la vitesse, l’utilisation du cellulaire au volant, des systèmes d’échappement non conformes, etc.», a ajouté le SPVG jeudi par communiqué.