[PHOTOS] Un avion finit sur le dos à Toronto: au moins 18 blessés, dont un enfant

Anouk Lebel
Une combinaison de facteurs a pu provoquer l’accident d’avion spectaculaire, mais qui n’a miraculeusement fait que quelques blessés, survenu hier à Toronto, alors que des vents et de la poudrerie balayaient la piste.
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«C’est incroyable qu’on soit encore ici», a lancé John Nelson après que l’appareil de Delta Airlines se soit renversé lors de son atterrissage vers 14 h30.
«Quand on a touché au sol, ça a frappé dur. L’avion s’est retourné. à l’envers», a raconté le passager à CNN.
Il a décrit l’évacuation de l’appareil comme un «chaos de masse», avec les passagers rivés à leur siège, la tête vers le sol. Ils hurlaient pour sortir de l’avion dont les ailes semblaient détachées du fuselage.

Le Bombardier CRJ900 opéré par Endeavor Air arrivait de Minneapolis, dans le Minnesota.
Dans une vidéo de l’évacuation de l’avion diffusée par le skieur influenceur Pete Koukov on entend une agente de bord crier aux passagers «laissez tout derrière, laissez-le, allez !» tandis que les passagers marchent sur des articles de bagages éparpillés.

«On était suspendus à l’envers comme des chauves-souris», a-t-il rapporté à CNN.
18 blessés
Sur les 76 passagers et quatre membres d’équipage à bord, 18 ont été blessés, dont trois personnes auraient subi des blessures graves : un enfant, un homme dans la soixantaine et une femme dans la quarantaine.

Dans une déclaration lue devant les médias, la PDG de l’Autorité aéroportuaire du Grand Toronto (GTAA), Deborah Flint, a soutenu que la vie d’aucun occupant de l’appareil n’était menacée «pour le moment».
«L'enquête commence. Il est très important de ne pas spéculer. Ce que nous pouvons dire, c'est que la piste était sèche et qu'il n'y avait pas de vent de côté», a précisé Todd Aitken, chef des pompiers de l'aéroport, en conférence de presse en soirée.
Je suis de près l’incident qui est survenu à l’aéroport de Toronto-Pearson sur le vol 4819 de Delta Airlines provenant de Minneapolis. Les 80 passagers à bord sont présents. Plus d’informations suivront.
— Anita Anand (@AnitaAnandMP) February 17, 2025
Les conditions météorologiques pourraient tout de même être l’une des causes de cet accident spectaculaire.

«Ce n’est pas si inhabituel ou étrange. Les avions, pas seulement les petits, avec des vents de travers, ils arrivent avec une approche comme un crabe pour ne pas s’exposer. L’avion n’est pas dans l’axe de la piste et à la dernière minute, il se remet dans l’axe», a expliqué le directeur de l’Observatoire international de l’aéronautique et de l’aviation civile ainsi que professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Mehran Ebrahimi.
« Ça aurait pu être pire »
«Cet avion arrive au sol à une vitesse supérieure à 150 km/h. Heureusement, l’avion a d’abord touché le sol, ce qui a amorti le choc avant de se retourner. C’est extrêmement angoissant et pénible. En voyant l’état de l’avion, ça aurait pu être pire», a ajouté M. Ebrahimi.
Toronto Pearson est au courant d'un incident à l'atterrissage impliquant un avion de Delta Airlines en provenance de Minneapolis. Les équipes d'urgence interviennent. Tous les passagers et membres d'équipage ont été retrouvés.
— Aéroport Pearson (@AeroportPearson) February 17, 2025
Selon l’expert en aviation, il faut un peu de doigté pour poser l’appareil d’abord sur un seul côté du train d’atterrissage. Les vents, bourrasques et mouvements de neige ont pu gâcher la suite de la manœuvre.
Des vents d’environ 50 km/h ont été enregistrés à l’aéroport Pearson avec des rafales allant jusqu’à 66 km/h, selon Environnement Canada. Sur la piste, la poudrerie semblait assez forte après deux tempêtes en quelques jours à peine.

Le pilote de ligne à la retraite et expert en aviation civile Jean Lapointe soutient qu’il y a toujours «deux, trois ou quatre éléments qui s’additionnent» pour causer un accident d’avion, évoquant, entre autres, «une crevaison ou une turbulence mécanique d’un avion qui a atterri précédemment».

«Le vent, qui serait contributif, n’est certainement pas la raison principale. C’est pour ça qu’il faut regarder pour voir si l’avion n’avait pas décidé de remettre les gaz et quelque chose s’est produit avec un moteur. Donc, il y a peut-être une combinaison ici mécanique, environnementale et phase de pilotage», a souligné à LCN M. Lapointe, remarquant qu’il « manque l’aile droite et puis le stabilisateur vertical».
Le Bureau de la sécurité des transports du Canada mène l’enquête sur l’accident.