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Environnement

Une startup de Tunisie crée une «ruche intelligente» pour contrer la surmortalité des abeilles

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Photo portrait de Jean-Michel  Clermont-Goulet

Jean-Michel Clermont-Goulet

20 mai 2022
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La startup Beekeeper Tech a mis au point un capteur à infrarouge qui fournit en permanence des données sur l’environnement et la santé des abeilles. Pourquoi? Pour éviter leur surmortalité et optimiser la production de miel.

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L’entreprise a lancé en 2016 ce petit appareil aux allures de décodeur qui mesure des variables à l’intérieur de la ruche dite intelligente et transmet, par une application, des alertes pour informer l'apiculteur du moindre incident.

Comment ça fonctionne?  

Grosso modo, les capteurs SmartBee mesurent l’humidité, la température et le bourdonnement des abeilles. En prime, pour éviter les vols de ruche, les dispositifs sont équipés d’un GPS. 

Elias, un apiculteur tunisien, installe un dispositif SmartBee dans l'une de ses ruches.
Elias, un apiculteur tunisien, installe un dispositif SmartBee dans l'une de ses ruches. AFP

«Grâce à cela, je suis tranquille et je sais à distance ce qu’il se passe», raconte à l’AFP Elias, un apiculteur qui utilise la technologie de Beekeeper Tech. 

L’appareil envoie des mises à jour en temps réel à un ordinateur central qui analyse les données et aide l’apiculteur à réagir rapidement aux problèmes.

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Une efficacité prouvée  

Khaled Bouchoucha, le patron de la boîte, rapporte à l’AFP que la technologie de son entreprise «a prouvé son efficacité» en Tunisie et dans d’autres pays.

Les informations recueillies sur la ruche permettent d’estimer le danger auquel les abeilles sont exposées, mais aussi de connaître la productivité de chaque reine et sa résistance aux variations climatiques.

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Elias l’apiculteur affirme qu’avant d’installer les dispositifs dans ses ruches, il perdait près de 30% de ses colonies à cause de l’humidité et des changements soudains de température. Depuis, dit-il, les pertes sont évaluées à moins de 10%. 

Le cas du Québec  

En Tunisie comme partout dans le monde – et au Québec –, les abeilles font face à de multiples menaces – incluant les changements climatiques – qui tuent en masse des colonies de ces petits pollinisateurs. 

Au Québec, 60% des colonies d’abeilles n’ont pas survécu à l’hiver dernier, selon une enquête. 

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Bien que la mortalité chez les abeilles soit normale (évaluée en moyenne à 21% dans les cinq dernières années), une perte de 60% est du «jamais-vu», s’est insurgé, en entrevue avec le 24 heures, le président des Apiculteurs et apicultrices du Québec (AADQ), Raphaël Vacher.

«C’est encore un exemple réel et concret [des effets] des changements climatiques sur notre production», a-t-il déploré.

La production de miel québécois est donc menacée, tout comme la production de fruits, de légumes et de grains nécessitant la pollinisation par les abeilles. 

– Avec les informations d'Anne-Sophie Poiré

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