REM de l'Est: une partie souterraine proposée au centre-ville
Félix Lacerte-Gauthier | Agence QMI
L’idée d’un tunnel a fait son chemin chez CPDQ Infra, qui pense désormais avoir une portion souterraine de son REM de l’Est au centre-ville.
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Sortant de son silence radio, CPDQ Infra a convoqué les médias jeudi pour faire une «mise à jour» de son projet, dévoilant les conclusions de deux études sur le projet.
Selon CDPQ Infra, une seule option en souterrain serait viable. Le tracé intégrerait un tunnel sous le boulevard René-Lévesque, entre le boulevard Robert-Bourassa et la rue Jeanne-Mance, sur une longueur d’un peu plus de 500 mètres.
Ce sont les firmes AECOM-Systra et Geocontrol qui ont analysé les différents scénarios pour CDPQ Infra. Six possibilités étaient à l’étude, dont cinq tracés différents de tunnels sous le boulevard René-Lévesque. L’idée d’un tunnel sous la rue Saint-Antoine a également été regardée.
Néanmoins, les autres scénarios écartés s’avèrent trop compliqués aux yeux de CPDQ Infra, en raison des coûts et des délais qu’ils engendreraient.
«Est-ce que c’est possible d’avoir un engagement d’une entreprise internationale pour réaliser ce type d’ouvrage là, en prenant l’ensemble de ces risques-là et en s’engageant sur un coût et un échéancier? La réponse est non», a dit Jean-Marc Arbaud, président et chef de la direction de CDPQ Infra, ajoutant qu’on ne pourrait contrôler les coûts et les échéanciers pour ces scénarios.
Des facteurs nuisants aux autres scénarios
Selon les rapports, les conditions géotechniques, de même que la trop grande proximité avec les différentes lignes de métro, seraient des éléments qui nuiraient à la réalisation des autres scénarios du REM de l'Est en souterrain.
L’idée de creuser davantage en profondeur, jusqu’à 40 mètres sous le sol, pour passer sous les lignes de métro a également été envisagée. Selon CPDQ Infra, ce scénario aurait toutefois des répercussions sur l’achalandage, alors que la nécessité d’utiliser un ascenseur pour se rendre aux stations découragerait les usagers.
«Il n’y a qu’une seule solution en souterrain qui rencontre le test pour être une solution réalisable et viable», croit M. Arbaud.
L'administration de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a salué le travail qui a été fait pour transmettre le résultat des deux études.
«Il y a beaucoup d’enjeux et d’impacts à évaluer. Tout cet effort et cette rigueur ne doivent pas s’appliquer que sur des études géologiques, mais pour l’ensemble des enjeux d’intégration», a toutefois prévenu Éric Alan Caldwell, responsable de la mobilité au sein du comité exécutif.
Il ajoute que cette rigueur ne doit pas uniquement concerner la portion du REM de l'Est au centre-ville, mais l’ensemble du tracé jusqu'à Pointe-aux-Trembles.
Depuis l’annonce du projet de REM de l'Est, de nombreuses voix se sont élevées pour faire part de leurs craintes sur les conséquences d’un tracé aérien.
Mardi, le Groupe de travail sur le Quartier chinois s’est ajouté à celles-ci, publiant une lettre dans laquelle ses membres disaient craindre que le projet ne défigure à jamais ce secteur historique.
Rappel de l’historique
Le projet avait été annoncé pour la première fois en décembre 2020 par CDPQ Infra, le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal. La ligne partirait du centre-ville, près de la gare Centrale pour se rendre vers l’est de la métropole.
À Lacordaire, un tronçon bifurquerait vers le nord pour se rendre jusqu’au cégep Marie-Victorin, tandis qu’une autre branche longerait le fleuve jusqu’à la gare Pointe-aux-Trembles.
Depuis l’annonce du projet de REM de l'Est, de nombreuses voix se sont élevées pour faire part de leurs craintes sur les conséquences d’un tracé aérien. Les critiques s’inquiètent notamment de la perte d’une qualité de vie pour les résidents des secteurs concernés, d’un risque d’enclavement ainsi que des conséquences sur l’esthétisme de la ville.
Rappelons que la Caisse de dépôt a mis sur pied un comité d’experts en mai dernier pour l'épauler dans la planification du REM de l’Est. Présidé par Maud Cohen, il est chargé d’analyser le projet pour ensuite tirer ses propres conclusions.
Mardi, le Groupe de travail sur le Quartier chinois s’est ajouté aux critiques, en publiant une lettre dans laquelle ses membres disent craindre que le projet ne défigure à jamais ce secteur historique.
Le projet devrait être soumis au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) au printemps 2022.