Une séparation de l’Ukraine comme la Corée crainte par un responsable
Agence France-Presse
La Russie pourrait vouloir instaurer une séparation à la coréenne en Ukraine, a estimé dimanche un responsable du ministère ukrainien de la Défense.
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«Après avoir échoué à prendre Kyïv et à renverser le gouvernement ukrainien (le président russe Vladimir) Poutine change d'orientation opérationnelle», en se concentrant sur «le sud et l'est» du pays, a estimé sur Facebook Kyrylo Boudanov, patron des renseignements militaires.
«Il y a des raisons de croire qu'il pourrait imposer une ligne de séparation entre les régions occupées et non occupées de notre pays, une tentative de créer des Corées du Sud et du Nord en Ukraine,» a-t-il ajouté.
Ces déclarations interviennent alors que le commandement russe a surpris vendredi en annonçant «concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal: la libération du Donbass».
Jusque-là, le pouvoir russe affichait son intention de «démilitariser et dénazifier l'Ukraine» dans son ensemble, et non pas seulement dans ce bassin minier où se trouvent les deux «républiques» séparatistes prorusses.
Les autorités ukrainiennes n'ont pas réagi officiellement à ce que certains ont interprété comme une révision à la baisse par Moscou de ses ambitions, après les revers et les pertes importantes subies par l'armée russe depuis le début de son invasion de l'Ukraine le 24 février.
Samedi, le président américain Joe Biden, en visite en Pologne, a cependant indiqué n'être «pas sûr» que les intentions russes aient changé.
Pour M. Boudanov, les Russes «vont essayer d'instaurer une espèce d'État alternatif à l'État indépendant ukrainien. On voit qu'ils essaient de mettre en place des gouvernements locaux parallèles dans les zones occupées et d'obliger les gens à abandonner la monnaie ukrainienne».
La seule ville d'importance occupée par l'armée russe est pour l'instant Kherson, sur le cours inférieur du Dniepr.
La monnaie ukrainienne, la hryvnia, y circule encore, indiquait récemment une habitante à l'AFP sous couvert d'anonymat, mais certains fonctionnaires ont été avertis qu'ils pourraient recevoir bientôt leur salaire en roubles.
D'autre part, le territoire séparatiste de Lougansk, dont Moscou a reconnu l'indépendance, pourrait bientôt organiser un référendum pour rejoindre la Russie, a déclaré dimanche son chef, Léonid Passetchnik.