Une rivalité naissante entre Justin Herbert et Lamar Jackson
Stéphane Cadorette
Justin Herbert et Lamar Jackson en seront au premier duel de leur jeune carrière et déjà, l’affrontement fait saliver. Le quart-arrière des Chargers brûle tout depuis son arrivée dans la NFL l’an passé, tandis que son vis-à-vis des Ravens connaît les meilleurs moments de sa carrière.
Chargers contre Ravens, c’est beaucoup plus qu’un match entre deux quarts-arrières, mais autant Herbert que Jackson sont en pleine course pour le titre de joueur le plus utile.
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Le pivot des Chargers a effectué 67% de ses passes pour 1576 verges et 13 touchés, contre seulement trois interceptions.
Dimanche dernier, il a connu son 11e match en carrière de 300 verges ou plus. C’est le plus haut total pour un quart-arrière à ses deux premières saisons, une marque auparavant partagée par Patrick Mahomes et Dan Marino.
À ses 20 premiers départs en carrière, il a d’ailleurs accumulé 5912 verges, le deuxième plus haut total à ce stade derrière Mahomes.
Son bras est spectaculaire et il est l’un des rares qui peuvent exécuter tous les types de passe à la perfection.
Herbert bénéficie par ailleurs grandement de la confiance entière de son nouvel entraîneur-chef Brandon Staley. Ce dernier n’hésite jamais à jeter les conventions aux ordures quand vient le temps d’un quatrième essai. Sept des huit tentatives critiques cette saison ont été converties.
Ce type d’agressivité qui a permis de battre les Chiefs et les Browns est rendu possible parce que Herbert progresse à une vitesse phénoménale. En ce moment, force est de constater qu’il joue mieux que son rival de division beaucoup plus médiatisé, Patrick Mahomes.
Jackson fait tout
Chez les Ravens, Lamar Jackson a déjà hérité du titre de joueur le plus utile en 2019, mais il semble dans une autre stratosphère cet automne quant au volet aérien.
Il y a non seulement son pourcentage de passes effectuées qui est le meilleur de sa carrière à 67,1%, mais surtout, le quotient de difficulté de ses passes qui s’est élevé.
Jackson, à qui l’on a souvent reproché de négliger ses ailiers espacés, n’hésite pas à décocher en zone profonde cette saison. Sa moyenne de 9,1 verges par passe tentée est, de loin, sa plus haute à ce jour.
L’autre reproche souvent fait à Jackson, c’est qu’il n’avait pas l’étoffe pour ramener son équipe dans le coup lorsqu’elle tirait de l’arrière et qu’il se retrouvait en situation évidente de passe. Il a chassé cette perception cette saison, en orchestrant de brillantes remontées face aux Chiefs, aux Lions et aux Colts.
Au sol, il demeure la même menace, même si sa moyenne de verges par portée (6,1) n’a jamais été si basse. Contrairement aux années passées, il n’a plus le luxe d’un champ-arrière redoutable pour instaurer la crainte chez les défensives adverses, mais cause quand même des dégâts.
Lundi soir, contre les Colts, il a été responsable de pas moins de 504 des 523 verges de l’équipe dans la victoire. C’est là qu’il faut se questionner chez les Ravens. Jackson est-il en train de devenir un «one man show»? Sans des porteurs productifs et une défensive digne de son glorieux passé, peut-il maintenir la cadence à ce point?
Du côté des Chargers, est-ce possible de sortir de l’ombre et d’être plus que l’autre équipe de Los Angeles? Tous les ingrédients semblent réunis pour que ce soit le cas.