Une rivalité entre les Sénateurs et le Canadien? À Ottawa, on pense pas mal plus aux Maple Leafs.

Ce qui semblait se destiner à être un match de quatre points, avec une place en séries éliminatoires à la clé, aura une signification quelque peu différente, mardi soir, lorsque les Sénateurs rendront visite au Tricolore.

La troupe de Travis Green se pointera au Centre Bell avec une priorité de six points sur le Canadien. Si, bien sûr, elle garde toujours un œil dans le rétroviseur, elle est davantage concentrée sur qui se passe devant elle.

Une victoire à Montréal permettrait aux Sénateurs de se replacer dans la course pour le deuxième et le troisième rang de la division Atlantique, avec en prime, une possible série contre les Maple Leafs de Toronto en première ronde

D’ailleurs, dans la capitale fédérale, on est pas mal plus excité par cette possibilité que par des affrontements contre le Tricolore.

Néanmoins, on est bien au fait du défi que représente l’équipe de Martin St-Louis. Jusqu’ici, le Canadien a eu le meilleur dans les deux affrontements entre les deux rivaux cette saison, dont le dernier remonte à deux jours après la clôture de la Confrontation des 4 nations.

Le Tricolore l’avait alors emporté 5 à 2, à Ottawa.

«Nous n’étions pas à notre mieux lorsque nous les avons affrontés. Nous avions des joueurs blessés», a laissé entendre Green, aux journalistes présents à l’entraînement des Sénateurs.

Quel accueil pour Brady Tkachuk?

En raison de l’absence de quelques attaquants, dont Brady Tkachuk, Green avait dû déployer une formation à 7 défenseurs et 11 attaquants.

Cette fois, par contre, tout le monde y sera. D’ailleurs, il s’agira de la première visite du cadet des Tkachuk depuis la foire lancée par son frère et lui, en compagnie de J.T. Miller, lors du match entre les États-Unis et le Canada.

Il sera intéressant de voir quel accueil lui réserveront les partisans du Canadien. Indépendamment du sort qui attend son capitaine, Thomas Chabot s’attend à ce que la foule soit survoltée.

«Il y a toujours beaucoup d’ambiance au Centre Bell. C’est toujours un édifice dans lequel il est plaisant de jouer, a déclaré le Beauceron. Depuis la saison de la COVID, au cours de laquelle on a joué 10 fois contre eux, la rivalité est peut-être un peu plus grande.»

La rivalité est plus grande et le parcours similaire. Les Sénateurs tentent de se qualifier pour les séries éliminatoires pour la première fois en huit ans, soit depuis 2017. C’est également la dernière fois que le Canadien a pris part à des séries éliminatoires normales.

«Ils nous ressemblent, a convenu Chabot. Ils ont amené de jeunes joueurs, des gars talentueux. Ce sont des joueurs qui se trouvent dans le même groupe d’âge que nous. Ce n’est pas surprenant de les savoir dans cette position.»

Une rivalité à retaper

Il n’y a pas que le parcours des deux équipes qui sont semblables. La fiche des deux équipes depuis le retour de la pause est pratiquement identique (7-1-2 pour le Canadien contre 7-2-1 pour les Sénateurs).

«Ils jouent du hockey fantastique, dernièrement, a admis Green. Ils sont parvenus à se replacer dans la course. Ce sera un match excitant.»

Ce qui serait encore plus excitant, ce serait de voir les deux formations terminer leur plan de reconstruction avec succès et croiser le fer quelques printemps de suite en séries éliminatoires. Ça donnerait un élan à cette rivalité qui vacille encore un peu.

Les chocs entre les deux équipes, au premier tour éliminatoire de 2013 et de 2015, avaient donné lieu à quelques moments d’anthologie. On avait l’impression qu’on assistait à la naissance d’une rivalité. Puis d’un côté comme de l’autre de la rivière des Outaouais, ce sont amorcé des années de vaches maigres.

Mais bon, avant d’espérer un adversaire, commençons plutôt par espérer les séries. Et ça passe inévitablement par une victoire face aux Sénateurs.