«Convoi de la liberté»: une manifestation qui n’est pas bienvenue à Québec
Catherine Bouchard | Journal de Québec
L’industrie hôtelière de Québec dénonce la tenue d’une manifestation d’envergure prévue en plein cœur du Vieux-Québec ce samedi, alors qu’il s’agit de la première fin de semaine où la ville «reprend vie».
«Il y a une certaine incohérence. La première fin de semaine que nous sommes déconfinés, ils viennent manifester pour nous reconfiner», déplore André Roy, directeur de l'Association Hôtellerie Québec (AHQ).
Les hôteliers, comme bien d’autres commerçants, tentent de toutes les façons de se relever d’une énième fermeture, épuisés par deux années de pandémie.
Les restaurateurs peuvent de nouveau accueillir en salle à manger depuis lundi, ce sera donc la première fin de semaine où ils pourront accueillir des clients.
Et cette première fin de semaine tombe en même temps que le début des festivités du Carnaval de Québec. Les manifestants du «convoi de la liberté» ne sont donc vraiment pas les bienvenus.
Une relance menacée
«On fait tout pour relancer l’industrie, on n’a pas vraiment besoin de gens qui viennent perturber notre relance, poursuit M. Roy. Je trouve ça dommage qu’ils viennent manifester la première fin de semaine où l’on aura des touristes et des gens qui auront justement envie de profiter de libertés qui viennent de nous être redonnées».
Le directeur général de l’AHQ craint notamment que les camions rendent difficile l’accès au cœur du quartier historique.
«S’ils bloquent la colline Parlementaire, ça ne sera pas vraiment le fun de passer du temps dans le Vieux-Québec en fin de semaine», insiste-t-il.
M. Roy reconnaît leur droit de manifester, mais qu’ils le fassent comme tout le monde: à pieds, avec des pancartes.
L’AHQ indique être en contact avec le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ).
«Le SPVQ travaille sur différents plans. On m’a dit que l’objectif était d’assurer l’accès au Vieux-Québec et à tous les commerces du coin aux résidents et aux touristes», termine M. Roy.
Les hôteliers du Vieux-Québec se sont montrés avares de commentaires, en lien avec la venue du «convoi liberté».
Marc-Olivier Côté, copropriétaire de l’hôtel Clarendon situé dans le Vieux-Québec, a pour sa part confié que cette «visite» peut susciter de l’inquiétude et il souligne que sa priorité est la sécurité de tous.
Il ne compte pas faire de discrimination dans les réservations.
«On ne fait pas de politique, tout le monde est bienvenu», a-t-il précisé.