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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Pénurie de main-d'oeuvre: une maison pour ses employés

Les milliers de dollars investis dans le bien-être paient, selon cette cheffe d’entreprise

Pascale Nantais, dans son restaurant La Pizzateria à Mont-Tremblant, a décidé d'investir dans le bien-être de ses employés pour les attirer et les garder en achetant notamment une maison pour les loger.
Pascale Nantais, dans son restaurant La Pizzateria à Mont-Tremblant, a décidé d'investir dans le bien-être de ses employés pour les attirer et les garder en achetant notamment une maison pour les loger. Photo Clara Loiseau
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Photo portrait de Clara Loiseau

Clara Loiseau

2021-11-19T16:00:00Z
2021-11-19T16:01:07Z
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MONT-TREMBLANT | La propriétaire d’un restaurant à Mont-Tremblant a décidé de prendre le taureau par les cornes pour attirer de la main-d’œuvre : elle a acheté une maison qu’elle a convertie en maison de chambres à louer pour ses futurs employés.

« On a acheté stratégiquement, la maison est bien située. Elle est proche de la navette qui est gratuite, de pharmacies, d’épiceries. Ça va vraiment être un plus », explique avec un large sourire Pascale Nantais, propriétaire du restaurant La Pizzateria, à Mont-Tremblant.

Depuis le 1er novembre, elle a décidé de se jeter à l’eau en devenant propriétaire d’une maison avec son conjoint.

Cette demeure, qui doit être prête début décembre, servira exclusivement à loger ses employés qu’elle recrute à l’international ou qui viennent d’autres régions du Québec et qui ne trouvent pas de logement.

« L’enjeu ici, c’est de trouver du logement abordable ! J’ai déjà des coups de téléphone d’autres restaurateurs qui me demandent si je pourrais louer une ou deux chambres à leurs employés ! » explique Pascale Nantais.

Au total, il y aura six chambres à louer pour ses employés, une cuisine, deux salons et deux salles de bain.

« Il y a 25 ans, il y avait une maison de même et c’est comme ça que je suis arrivée dans la région. J’y étais restée pendant un an, le temps de me faire des amis et de trouver une place pour résider », se souvient celle qui n’a plus jamais quitté la ville des Laurentides.

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Le ski ou le gym payé

En plus d’avoir acheté une maison, Pascale Nantais a aussi décidé, depuis le 1er novembre, de payer la totalité des assurances de tous ses employés, une passe de ski ou un abonnement au gym, d’augmenter les salaires et d’offrir des primes à la fin des périodes achalandées pour remercier son équipe.

« Investir dans nos employés, c’est plus rentable que de faire de la publicité ou du marketing. Des employés heureux, ça fait des clients heureux », ajoute-t-elle.

Si Pascale Nantais ne lésine pas à investir dans ses employés, c’est parce qu’elle veut à tout prix avoir une équipe solide pour plusieurs années.

Avec la pandémie, plusieurs de ses anciens employés ont quitté la restauration pour se tourner vers d’autres métiers, deux anciens membres de l’équipe sont par exemple devenus préposés aux bénéficiaires, affirme-t-elle.

Encore 12 à trouver

Il lui manque une douzaine d’employés pour la saison hivernale pour être sûre de ne pas avoir à faire elle-même la plonge, comme cet été. 

Avec la pénurie et la saison estivale qui a été bien meilleure qu’elle le pensait, les deux enfants et le conjoint de Mme Nantais ont dû donner un coup de main aux équipes du restaurant.

Pour le moment, si elle ne pourvoit pas tous les postes vacants, Mme Nantais prévoit de réduire les heures d’ouverture de son établissement afin qu’il puisse rester ouvert toute la semaine.

 

Tremblant se mobilise pour le recrutement  

Des commerçants, propriétaires de restaurants et autres chercheurs de main-d’œuvre de Mont-Tremblant se sont rassemblés sous un seul et même site pour faciliter la promotion des emplois et séduire les gens afin qu’ils viennent s’installer dans la région.

« On pense que cette nouvelle stratégie va nous aider à passer un peu mieux la situation de pénurie de main-d’œuvre, même si on sait bien qu’on ne l’évitera pas. Il fallait qu’on agisse de façon structurée et stratégique », explique Cristina Roméro, directrice générale de l’Association de villégiature Tremblant (AVT).

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Cristina Roméro, directrice générale de l'Association de villégiature Tremblant
Cristina Roméro, directrice générale de l'Association de villégiature Tremblant Photo Clara Loiseau

Comme partout au Québec, la pénurie de main-d’œuvre n’épargne pas la destination très touristique de Mont-Tremblant.

C’est dans cette optique que de nombreuses entreprises établies dans cette ville des Laurentides ont décidé de s’unir sous une même marque et un même site : Tribu Tremblant.

18 000 visites

Sur cette interface, tous les employeurs peuvent déposer des offres d’emploi. On y retrouve aussi bien des annonces pour la restauration, l’hôtellerie, l’entretien que pour les ressources humaines ou la vente de détail.

Depuis le lancement du site le 1er octobre 2021, près de 400 offres d’emplois ont été publiées, plus de 18 000 visites ont été comptabilisées et une quarantaine d’embauches ont été faites, assure fièrement Mme Roméro.

« On génère un dépôt important de CV qui vont servir et qui vont pouvoir tourner dans toutes les entreprises au lieu d’être jetés. Si on voit quelqu’un qui a du potentiel et qui a montré de l’intérêt à venir s’installer ici, on voit où on peut le guider pour trouver la meilleure entreprise qui lui correspond », ajoute Mme Roméro.

Promouvoir la ville

Outre les offres d’emploi, Tribu Tremblant permet aussi de lire les témoignages d’employés qui vivent à Mont-Tremblant et de trouver de l’information entourant la vie là-bas.

On retrouve notamment de l’information sur les CPE ou les écoles, le transport ou encore le logement.

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