Horaires des commerces: Québec veut faire sauter les heures de fermeture


Patrick Bellerose
Les entreprises devraient pouvoir décider elles-mêmes des heures d’ouvertures de leurs commerces, affirme le ministre caquiste responsable de l’allègement réglementaire.
«Ça revient aux consommateurs et aux commerçants d'arriver, dans le marché, à une entente sur c'est quoi les heures d'ouverture», a déclaré mercredi Christopher Skeete.
«Ce que je propose, c'est que les entreprises elles-mêmes décident quand elles veulent ouvrir, quand elles veulent fermer», a-t-il ajouté.
Le ministre Skeete réagissait aux propriétaires de dépanneurs, en furie de voir son gouvernement abolir les restrictions qui interdisaient aux épiceries et pharmacies d’avoir plus de quatre employés la semaine après 21h ainsi que la fin de semaine après 20h.
Avec son projet de loi 85, Québec permettra également la création de projets-pilotes pour l’ouverture de commerces sur des heures étendues.
Avec ces changements, les dépanneurs craignent de perdre leur clientèle, qui se rabat sur leurs commerces lorsque les épiceries sont fermées.
«Je pense que c'est deux types de clients différents. On a une entreprise de proximité. Quand j'ai besoin de ma pinte de lait ou quand j'ai besoin d'aller au dépanneur bien, je sais que je m'en vais au dépanneur. Je ne vais pas substituer ma visite au dépanneur en allant à l'épicerie», plaide le ministre.
Projets-pilotes
Même si le ministre dit vouloir laisser le libre-choix aux entreprises, son cabinet précise que des balises seront appliquées pour les heures d’ouverture dans le cadre des projets-pilotes.
Ainsi, pas question de permettre aux commerces de demeurer ouverts 24 heures sur 24, tel que d’abord rapporté, assure-t-on. Mais du même souffle, on fait remarquer que le Québec est la seule juridiction où des horaires d’ouverture sont imposés.
Accueils opposés
Au Conseil du patronat, on accueille favorablement «cette flexibilité qui permettra aux détaillants d’ajuster le nombre d’employés selon leur réalité et mieux répondre aux besoins de leur clientèle».
«C’est une demande qu’avaient formulée des associations représentatives du secteur du commerce de détail», écrit l’organisme dans son mémoire.
Tout à l’opposé, le syndicat des Travailleurs et travailleuses unis de l’alimentation et du commerce déplore que cette avenue soit explorée par Québec.
«Ces changements proposés par le ministre ne permettraient pas aux jeunes travailleurs de préserver un équilibre entre le travail et la vie personnelle et auront des impacts importants sur leur persévérance scolaire», affirme le syndicat par voie de communiqué.
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