Une longue semaine pour le Rouge et Or
Jessica Lapinski
Le mot «Carabins» semblait tabou dans l’entourage du Rouge et Or, tout au long de la dernière semaine. Pas question de penser trop loin, de songer à cette possible finale de la Coupe Dunsmore face aux grands rivaux ; il fallait d’abord que les joueurs viennent à bout des Stingers de Concordia.
C’est maintenant chose faite, grâce à ce gain de 30 à 10 obtenu au Stade Telus, samedi. Les retrouvailles attendues auront lieu au CEPSUM, à Montréal, dimanche à 13h. Ce sera présenté à TVA Sports et sur TVA Sports direct.
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Pour la huitième fois de suite, la finale québécoise mettra aux prises le Rouge et Or et les Carabins.
Ces retrouvailles s’annoncent toutefois corsées pour la troupe de Glen Constantin, battue deux fois par les Bleus cet automne, qui l’ont déclassée 35 à 14 lors du dernier affrontement, le 24 octobre. Et pour la première fois en cinq ans, la finale se tiendra dans un environnement hostile à Laval.
Une longue semaine de préparation s’amorçait donc dès lundi pour les joueurs du Rouge et Or.
Ces derniers étaient conscients qu’ils auraient du pain sur la planche au cours des prochains jours, s’ils souhaitaient être dans le coup à la Coupe Dunsmore.
«[Dire qu’on est] prêts pour la prochaine étape, c’est un grand mot», a concédé samedi le receveur Kevin Mital, l’un des héros de la victoire contre les Stingers avec deux touchés.
«On s’en va vers la prochaine étape, a-t-il rectifié. À partir [de lundi], les coachs vont mettre en place tout ce dont on a besoin pour qu’on puisse jouer un bon match la semaine prochaine.»
Ne pas répéter les erreurs
Les joueurs du Rouge et Or étaient fort conscients samedi qu’ils ne s’en sortiraient pas aussi facilement s’ils répétaient face aux Carabins les erreurs commises en première demie contre les Stingers.
Laval a connu un lent départ en demi-finale, si bien qu’avec moins de deux minutes à jouer au deuxième quart, les visiteurs menaient 10 à 6.
Ces 30 premières minutes laborieuses, Constantin les a notamment attribuées à la nervosité de son jeune quart, qui disputait une première rencontre éliminatoire au niveau universitaire.
Arnaud Desjardins n’a pas rejeté le blâme, disant lui-même avoir raté des passes qu’il réussissait habituellement.
«Se rendre jusqu’au bout»
«On est contents de la performance, mais il en manque encore, a pointé le secondeur Charles-Alexandre Jacques. Cette semaine, la clé, c’était vraiment de jouer Concordia et de penser à Montréal en temps et lieu.»
«On va se remettre au boulot [lundi] et on va être all in à Montréal la semaine prochaine, a-t-il poursuivi. Mais c’est certain qu’on a hâte de les revoir. L’objectif, c’est de se rendre jusqu’au bout et ça commence par Montréal.»
Attendus de pied ferme à l’autre bout de la 20
Étincelant samedi face au Vert & Or de l’Université de Sherbrooke, le quart des Carabins Jonathan Sénécal a affirmé que son équipe serait «bien préparée» à affronter ses grands rivaux du Rouge et Or dimanche.
«On va faire comme il y a deux semaines», a-t-il lancé samedi, en référence à la domination des Bleus, 35 à 14, lors du dernier match de saison régulière de Laval.
Samedi contre Sherbrooke, Sénécal s’est parfois montré intouchable, tant avec son bras qu’avec ses jambes. Le pivot de 22 ans a réussi 19 passes en 31 tentatives pour des gains de 332 verges, en plus de courir pour un touché à la fin du premier quart.
En Sénécal, les Carabins détiennent une arme redoutable qui a mystifié la défensive du Rouge et Or deux fois cette saison.
Tempérer les attentes
Mais malgré cela, l’entraîneur-chef de Montréal, Marco Iadeluca, a utilisé samedi une tactique bien connue : celle de tempérer les attentes en vantant le talent de son prochain adversaire.
Et ce, même si les Carabins ont remporté leurs deux rencontres avec l’Université Laval cette année – une première dans leur histoire – et si Laval a encaissé trois revers au cours de la saison régulière, une autre statistique inhabituelle, qui ne s’était plus vue depuis 23 ans.
«Contre le Rouge et Or, ce sont toujours des matchs difficiles», a-t-il pointé après la victoire des siens en demi-finale.
«Carabins contre Rouge et Or, dans l’histoire, ça se finit toujours, ou souvent, par une possession. Il faudra travailler sur les trois aspects du jeu, s’améliorer, devenir meilleur encore. Ça va être tout un match la semaine prochaine, j’en suis convaincu.»
Une bonne «vibe»
Candide, le receveur Simon Riopel se réjouissait de pouvoir disputer ce match sans lendemain au CEPSUM, un privilège obtenu par les Carabins comme champions de la saison régulière.
«Quand on est à la maison, c’est une vibe spéciale. On va essayer de prendre ça comme d’habitude, a-t-il mentionné. Ça va vraiment être de bonnes séries. On a hâte de compétitionner et montrer ce qu’on peut faire.»
– Avec la collaboration de Marc-Antoine Malo, de l’Agence QMI