Une leçon à tirer pour Félix Auger-Aliassime
Mathieu Boulay
Avant le tirage au sort des Internationaux de tennis d’Australie, Félix Auger-Aliassime avait mentionné qu’il se méfiait de son affrontement du premier tour contre le Finlandais Emi Ruusuvuori. Il avait raison d’être sur ses gardes.
Le Québécois en a eu plein les bras du début à la fin du match qui s’est soldé par une victoire en cinq manches (6-4, 0-6, 3-6, 6-3 et 6-4). Un duel qui a duré 3 h 40 min, mardi.
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Après une première manche âprement disputée, Auger-Aliassime a eu un passage à vide lors des deux suivantes. Au cours de cette séquence, Ruusuvuori a remporté sept jeux consécutifs. Tout ce qu’il frappait se transformait en coups gagnants.
Tirant de l’arrière 2 à 1 dans les manches, le protégé de Fred Fontang est demeuré calme. Il s’est mis au travail. Auger-Aliassime a surtout retrouvé sa première balle de service en cours de route. Lorsqu’elle n’est pas au rendez-vous, l’athlète de 21 ans a de la difficulté à imposer le rythme des échanges.
«Ce ne fut pas une journée facile, a expliqué Auger-Aliassime en conférence de presse. Je crois que les pointages le démontrent bien.»
«On a dû négocier avec des conditions différentes des dernières journées. C’était plus froid et venteux. J’ai dû m’adapter. Par contre, mon adversaire [Ruusuvuori] a joué un excellent match. Je l’ai toujours eu en haute estime. C’est un bon joueur et il l’a démontré.»
Bousculé de toutes parts
Durant le duel, Ruusuvuori est parvenu à déstabiliser Auger-Aliassime avec son coup droit. Il a été en mesure de mettre la pression sur la neuvième raquette mondiale de façon constante.
«Il m’a forcé à revoir ma stratégie à plusieurs reprises durant le match parce qu’il jouait très bien, a-t-il ajouté. Parfois, c’est comme cela, les matchs de premier tour.»
«À la fin, tous les matchs sont difficiles et je suis simplement content d’avoir trouvé une façon de l’emporter.»
Auger-Aliassime a aussi manqué d’opportunisme à certaines occasions. Il n’a converti que quatre de ses 17 balles de bris pour un pourcentage d’efficacité de 24 %. En profitant davantage de ses chances, il aurait pu casser la confiance de Ruusuvuori dans les moments-clés.
Il faut souligner le fait qu’il a conservé sa concentration, même s’il a traversé une tempête dans les deuxième et troisième manches. Dans un passé pas si lointain, Auger-Aliassime aurait été moins en contrôle de ses émotions. Il aurait pu échapper la victoire.
La perfection n’existe pas
D’ailleurs, un joueur dispute rarement des matchs parfaits au cours d’une saison. Auger-Aliassime le confirme.
«Durant une excellente saison, tu en as cinq, peut-être 10 au maximum. Donc, la majorité des duels peuvent aller d’un bord comme de l’autre. Contre Ruusuvuori, ce fut très difficile pour moi.»
«Au milieu du match, je ne trouvais pas une façon de bien jouer. Puis, j’ai commencé à jouer de façon plus détendue à compter de la quatrième manche. J’ai commencé à mieux servir et à faire bouger davantage mon adversaire.»
Auger-Aliassime présente maintenant une fiche de 3-1 dans les rencontres nécessitant cinq manches. Contre Ruusuvuori, c’était la première fois qu’il l’emportait après avoir tiré de l’arrière dans les manches.
Une victoire qui est importante pour la suite. Au prochain tour, il affrontera l’Espagnol Alejandro Davidovich Fokina, 51e joueur mondial. Un duel qui aura lieu mercredi soir, heure de Montréal.