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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Ukraine : Poutine va parler à Biden et Macron, Washington craint une invasion imminente

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AFP

2022-02-11T19:11:47Z
2022-02-12T01:36:36Z
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WASHINGTON | Vladimir Poutine doit s’entretenir samedi avec ses homologues américain et français, Washington martelant, malgré les dénégations russes et les appels au calme de Kiev, qu’une invasion russe de l’Ukraine pourrait intervenir «à tout moment».

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Alors que de nombreux pays occidentaux demandaient à leurs ressortissants de quitter l’Ukraine, Moscou a ajouté à l’inquiétude en annonçant y réduire son personnel diplomatique, arguant de possibles «provocations» occidentales ou de la part de Kiev.

La menace d’une invasion russe est présentée comme potentiellement imminente par Washington, car la Russie a déployé plus de 100 000 hommes aux frontières ukrainiennes, et mène désormais aussi des manœuvres en mer Noire et au Bélarus, encerclant de facto son voisin pro-occidental.

Pour autant, les efforts diplomatiques se poursuivent et les sonneries téléphoniques doivent retentir de plus belle samedi. Les Occidentaux veulent arracher un signe de désescalade à la Russie, qui elle réclame que les Occidentaux cessent toute expansion de l’OTAN et leur soutien à l’Ukraine. Les deux camps rejettent les exigences de l’autre, s’imputant la responsabilité des tensions.

Le président américain Joe Biden doit s’entretenir samedi, dans la soirée à Moscou, avec Vladimir Poutine. Un appel est aussi prévu samedi entre le président russe et le président français Emmanuel Macron.

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Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a lui parler à son homologue russe Sergueï Lavrov, qui a qualifié de «provocations» les accusations américaines lors de cette conversation.

«La campagne de propagande lancée par les États-Unis et ses alliés sur +une agression russe+ contre l’Ukraine a pour objectif la provocation, en encourageant les autorités de Kiev» à se lancer dans une «résolution militaire du problème du Donbass», a dit M. Lavrov, selon un communiqué de ses services.

L’ambassade américaine à Kiev a ordonné samedi le départ de l’essentiel de son personnel, relevant qu’une offensive russe pouvait «commencer à tout moment et sans avertissement».

«C’est un moment charnière», a averti M. Blinken.

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«Nous continuons à voir des signes d’escalade russe», a prévenu le conseiller de la Maison-Blanche pour la sécurité nationale Jake Sullivan vendredi après une réunion virtuelle des principaux dirigeants occidentaux.

Selon lui, une telle offensive est une «possibilité très, très réelle» avant même la fin des Jeux olympiques de Pékin le 20 février.

Il admet pourtant que le renseignement américain ne savait pas si le président russe «a pris une décision définitive» ou non.

«Garder le calme»

La diplomatie ukrainienne, qui juge les États-Unis trop alarmistes, a estimé samedi qu’il était «extrêmement important de garder le calme». 

Mais la liste des pays appelant leurs ressortissants à partir n’a cessé de s’allonger, avec notamment l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Canada, la Norvège ou encore l’Australie, le Japon et Israël.

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La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova a affirmé que «l’hystérie de la Maison-Blanche est plus révélatrice que jamais. Les Anglo-saxons ont besoin d’une guerre».

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En revanche, elle a indiqué samedi que Moscou rappelait une partie de son personnel diplomatique, affirmant craindre des «provocations» ukrainiennes ou de «pays tiers».

Ajoutant aux tensions, la Russie a lancé samedi de nouvelles manœuvres navales en mer Noire, alors qu’Emmanuel Macron avait assuré avoir obtenu lundi de Vladimir Poutine l’engagement de ne pas alimenter d’escalade supplémentaire.

Plus de 30 navires sont impliqués, le but de l’exercice étant «de défendre la côte maritime de la péninsule de Crimée», annexée par la Russie en 2014, selon le ministère russe de la Défense.

«Bombardements aériens»

Les pourparlers ces derniers jours n’ont pas permis de désamorcer la crise, même si la rencontre entre MM. Macron et Poutine lundi a constitué une lueur d’espoir.

Le chancelier allemand Olaf Scholz est attendu à Kiev lundi et Moscou mardi.

Les Occidentaux, qui excluent d’engager leurs armées dans une guerre russo-ukrainienne, se disent prêts à continuer les discussions, mais ont prévu des représailles économiques dévastatrices en cas de guerre.

En attendant, plusieurs pays de l’OTAN ont déployé des forces supplémentaires en Europe de l’Est. Le Pentagone va envoyer encore 3 000 soldats américains supplémentaires en Pologne.

Pour la Maison-Blanche, cette crise est la plus dangereuse en Europe depuis la fin de la Guerre froide.

Les Américains ont esquissé un scénario dramatique en cas d’offensive russe.

Celle-ci «commencerait probablement par des bombardements aériens et des tirs de missiles», selon Jake Sullivan de la Maison-Blanche, qui évoque aussi un possible «assaut rapide» contre la capitale Kiev.

Vendredi, le Kremlin a relevé que des discussions réunissant la veille à Berlin des représentants de la Russie, de l’Ukraine, de l’Allemagne et de la France n’avaient produit «aucun résultat».

Ces discussions portent sur le conflit au Donbass qui oppose depuis 2014 des séparatistes appuyés par Moscou à l’armée ukrainienne, et a fait plus de 14 000 morts.

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