Publicité
L'article provient de 24 heures

Ukraine-Russie: une guerre est-elle inévitable?

AFP
Partager
Photo portrait de Gabriel  Ouimet

Gabriel Ouimet

2022-01-24T23:23:04Z
Partager

Le regain de tension entre l’Ukraine et la Russie inquiète la communauté internationale, qui accuse Moscou de se préparer à envahir son voisin. On répond à cinq questions pour mieux comprendre ce qui se trame dans cette région du monde.  

• À lire aussi: Des Ukrainiens nous confient avoir peur et se sentir abandonnés

C'est quoi le problème en Ukraine?  

Les capitales occidentales — au premier rang desquelles Washington — accusent Moscou de vouloir envahir l’Ukraine. Depuis l’automne 2021, en effet, des combats entre des séparatistes russes — que les Européens et les Américains accusent le Kremlin de soutenir — et l’armée ukrainienne s’intensifient dans la région du Donbass. Il s’agit d’une région minière située dans l’est du pays, qui est culturellement et économiquement importante pour l’Ukraine.

De son côté, le président russe nie catégoriquement son intention d’attaquer l’Ukraine. Il dit plutôt se défendre en vue d’une expansion de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) dans la région, puisqu’il est prévu depuis des années que l’Ukraine y adhère, ce qui affaiblirait l’influence de la Russie dans la région.  

Comment le conflit a-t-il commencé?  

En 2004, l’élection du candidat prorusse Viktor Ianoukovitch pousse les Ukrainiens à descendre dans la rue pour manifester, puisqu’ils croient que l’élection a été truquée. C’est la fameuse «révolution orange» et le soutien des Occidentaux mène à l’annulation du scrutin, marquant ainsi un rapprochement entre l’Ukraine, l’OTAN et l’Union européenne.  

Publicité

Des nationalistes ukrainiens marche pendant une manifestation en mémoire de la «révolution orange» de 2014 à Kiev.
Des nationalistes ukrainiens marche pendant une manifestation en mémoire de la «révolution orange» de 2014 à Kiev. AFP

En 2010, Ianoukovitch accède finalement au pouvoir et en 2014, un vague de manifestions proeuropéennes débute en Ukraine. Au mois de mars de la même année, pour répondre à cette mobilisation et affirmer son pouvoir dans la région, la Russie annexe la Crimée, une péninsule ukrainienne située au bord de la mer Noire.  

Un mois plus tard, la Russie apporte son soutien aux séparatistes prorusses dans la région du Donbass, là où 100 000 soldats ont récemment été déployés, afin de déstabiliser le pays et dissuader les Ukrainiens d’adhérer à l’OTAN. Depuis, des combats pour l’indépendance du territoire font rage et plus de 13 000 personnes y auraient perdu la vie jusqu’à présent.  

Que veut la Russie?  

Vladimir Poutine n’a jamais caché sa volonté de voir les anciens pays de l’URSS rester sous domination russe. Il entend donc tout faire pour freiner l’adhésion de ces pays à l’OTAN, une organisation qui représentait au moment de sa création en 1949 une réponse des Occidentaux aux volontés expansionnistes de l’Union soviétique.   

Le président russe, Vladimir Poutine.
Le président russe, Vladimir Poutine. AFP

De plus, le président russe fait face à un fort mécontentement populaire dans son pays en raison de la situation économique précaire et d’une gestion difficile de la crise sanitaire liée à la COVID-19. En plus de détourner l’attention publique russe, une guerre avec l’Ukraine pourrait donc lui permettre de réaffirmer son statut de chef incontesté dans un pays où le sentiment nationaliste demeure très profond.  

Publicité

Comment réagit la communauté internationale?  

Menée par les États-Unis, la communauté internationale veut éviter un conflit armé en trouvant une issue diplomatique aux tensions actuelles. L’OTAN, de son côté, fait pression sur la Russie, avançant notamment que même une invasion de faible ampleur aurait de grandes conséquences et assurant avoir «plusieurs options», dont des sanctions économiques ou politiques.  

Le secrétaire d'État américain, Anthony Blinken.
Le secrétaire d'État américain, Anthony Blinken. AFP

En attendant, plusieurs pays ont envoyé une aide économique et militaire à l’Ukraine. Les États-Unis ont ainsi débloqué 200 millions de dollars et ont placé, lundi, 8500 militaires en état d'alerte. Le Royaume-Uni a de son côté annoncé l’envoi d’armement et le président français, Emmanuel Macron, a quant à lui proposé «un chemin de désescalade» à son homologue russe Vladimir Poutine. Un geste refusé de la main par l’homme fort de Moscou, lequel ne semble enclin à discuter qu'avec les États-Unis. De nouvelles discussions sont prévues dans les prochains jours.  

Et le Canada dans tout ça?  

Membre fondateur de l’OTAN, le Canada n’avait pas tellement le choix de s’impliquer diplomatiquement. D’autant plus que, selon le recensement de 2016, il y a au pays plus de 1,3 million de citoyens avec des racines ukrainiennes. Il s’agit même de la troisième plus grande communauté ukrainienne au monde, après celle de l’Ukraine et de la Russie. 

La ministre des Affaires étrangère du Canada, Mélanie Joly, était de passage en Ukraine.
La ministre des Affaires étrangère du Canada, Mélanie Joly, était de passage en Ukraine. Photo AFP

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, était ainsi à Kiev la semaine passée pour présenter l’envoi de 120 millions de dollars par Ottawa en soutien à l’économie ukrainienne. 

Jusqu’à présent, le gouvernement n’a toutefois pas confirmé s’il comptait envoyer des armes, mais il n’a pas exclu de le faire. Environ 200 membres des Forces armées canadiennes ont tout de même été envoyés dans l’est de l'Ukraine pour renforcer la capacité militaire du pays. 

– Avec les informations de l'AFP

Publicité
Publicité