Une finale émouvante pour Après
MERCREDI 20 OCTOBRE, 21 H, RADIO-CANADA
Marie-Hélène Goulet
Comment la communauté de Lac-Sabin arrivera-t-elle à se relever après le massacre perpétré dans son supermarché? La finale de l’émouvante série Après nous apprend qu’il n’existe aucune formule magique pour y arriver.
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Tous fragilisés par le drame qu’ils ont vécu, les villageois continuent leur route à leur manière. Certains se montrent plus forts, et d’autres, plus vulnérables. «Il n’y a pas de recette magique. Il y a juste des gens qui font ce qu’ils peuvent. Il n’y a pas de honte à s’accrocher à son chagrin, tant qu’on reste capable de laisser de la place à d’autre chose, à d’autres émotions», explique l’expert en gestion de crise communautaire Antoine Langlois à une journaliste de passage à Lac-Sabin.
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Le chagrin frappe justement Danielle de plein fouet dans ce dernier épisode d’Après. Vingt-neuf jours après avoir survécu à l’attentat, elle doit vivre un autre drame terrible. Cette mère tellement forte perd tout à coup le contrôle devant les policiers Suzanne et Victorin; leur intervention permet au jeune policier d’impressionner son aînée. Une fois le choc passé, Danielle arrive à contrôler sa peine pour aider sa fille Vanessa à reprendre les rênes de sa vie. Coincée entre l’amour, les regrets, la rage et la capitulation, l’adolescente ne sait plus comment se comporter. On la voit guérir psychologiquement et physiquement au fil des mois, puisque cet épisode final couvre habilement les événements qui se déroulent à Lac-Sabin entre le 29e et le 420e jour après la tragédie. Au cours de cette période, chacun a le temps de consolider son deuil.
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Maryse fidèle à elle-même
Tranquillement, le projet de coopérative alimentaire de Maryse prend forme, grâce à l’appui surprenant de Roger Thomas. Il semblerait que l’homme d’affaires belliqueux ait un cœur, finalement. Maryse, qui n’a cessé d’accompagner ses voisins d’infortune, reste fidèle à elle-même et se précipite chez Danielle lorsqu’elle apprend le malheur de celle-ci. Elle continue également de se présenter aux séances de thérapie de groupe, qui sont menées par une nouvelle venue peu appréciée depuis qu’Antoine a quitté les lieux.
Maryse est particulièrement émue par un dessin de sa fille, Danahée, et elle décide de l’utiliser pour apporter de l’espoir à tous. Pendant qu’elle redresse la tête, sa sœur Laurence pose quant à elle un genou à terre; la médecin, toujours hantée par le souvenir des victimes de la tueuse — qu’elle a dû traiter du mieux qu’elle le pouvait dans sa clinique —, s’enfonce dans la dépendance.
Le temps des réflexions
La finale d’Après, écrite par François Pagé, signe également le départ d’Éric de la petite communauté du Nord. Par ses actions, le veuf de la meurtrière continue de blesser les gens autour de lui. Laissé seul à la suite du départ de sa fille, Simone, il déambule comme une carcasse vide dans le village, laissant un sillage de tristesse derrière lui. Il profite néanmoins de ses derniers moments dans la communauté éplorée pour s’excuser. Il aurait certainement dû poser ce geste il y a bien longtemps, considérant ses torts et machinations révélés au cours de l’épisode.
Éric a sans nul doute joué un rôle dans la tragédie provoquée par sa femme, dont on revit la journée précédente d’heure en heure, et même de minute en minute. Ce procédé hautement bouleversant ne plaira pas aux cœurs sensibles, mais il nous incite à nous demander ce que les personnages auraient pu faire avant le drame afin d’éviter l’après...