Une facture de 36 000 $ pour les accompagnateurs de Marchand en Scandinavie
Jean-Luc Lavallée | Journal de Québec
Le maire de Québec Bruno Marchand sera accompagné d’au moins cinq autres personnes de la Ville de Québec, lors de son périple dans des villes scandinaves en mars. Une somme de 36 000$ leur est allouée pour couvrir leurs frais à l’étranger.
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Ce chiffre, diffusé dans un document public jeudi matin, ne comprend pas les dépenses engendrées par le maire ni son attaché de presse qui pourrait également l’accompagner. Il est donc raisonnable de croire que la facture de cette mission à l’étranger franchira le cap des 40 000$ et pourrait même avoisiner les 50 000$.
Le vice-président du comité exécutif, Pierre-Luc Lachance, fera partie du voyage, tout comme Isabelle Dubois (directrice générale adjointe, Aménagement, mobilité et sécurité urbaine), Karine Breton (directrice adjointe du cabinet du maire), Sébastien Goupil (directeur du Bureau des relations internationales) et Catherine Labonté (conseillère en relations internationales).
«Un montant de 36 000$ est à prévoir pour leurs frais de déplacement aérien et terrestre, de repas et d’hébergement», peut-on lire dans le document. Règle générale, il s’agit d’une enveloppe maximale. La facture risque d’être moins élevée, mais une révision à la hausse du budget ne peut être exclue non plus. Il suffirait d’adopter une nouvelle résolution.
Cette mission à l’étranger sera axée principalement sur la mobilité active (réseau cyclable) et le transport collectif en prévision du déploiement d’une ligne de tramway de 19 km dans les prochaines années à Québec. La Ville de Québec dit vouloir s’inspirer des meilleures pratiques à l’étranger dans des conditions hivernales, bien que les villes visitées ne reçoivent pas autant de neige que la capitale.
Un arrêt en Suède aussi
En plus de se rendre à Copenhague au Danemark et Helsinki (qui a son propre tramway) en Finlande, entre le 22 et le 31 mars prochain, on apprend aussi que le maire se rendra à Malmö en Suède, une ville située à 45 minutes de Copenhague. Précisons que les élus de Malmö ont fait le choix, eux, d’investir dans des trambus de la compagnie belge Van Hool depuis 2014.
«L’objectif de cette mission coordonnée par le Bureau des relations internationales de la Ville de Québec est d’apprendre et de s’inspirer de villes considérées comme de véritables précurseurs à l’échelle de la planète en matière de: Mobilité (active et intégrée) et transports structurants, stratégie et actions visant à contrer les changements climatiques, aménagement, design urbain et habitations durables», ajoute-t-on dans le sommaire du comité exécutif.
Mission critiquée
Pour le chef de l’opposition à l’hôtel de ville, Claude Villeneuve, le coût de cette mission est «beaucoup» trop élevé, d’autant plus qu’il est loin d’être convaincu de sa pertinence.
«Ça commence à faire beaucoup de monde. Personnellement, j’ai un souvenir de missions du premier ministre du Québec qui avait des délégations plus petites que ça. On a l’air à rajouter des affaires pour justifier le voyage, mais la valeur ajoutée pour les citoyens de Québec, je ne la vois pas... Soyons réalistes, ça ne changera rien à ce qui est prévu dans le projet de tramway. Tout est finalisé», a-t-il réagi.
Le chef d’Équipe Priorité Québec (anciennement Québec 21) Patrick Paquet juge que la facture est «exorbitante». Selon lui, il y a au moins deux accompagnateurs en trop. «S’ils enlèvent ces deux personnes-là, on va prendre les places et on va y aller à nos frais!», largue-t-il, curieux d’évaluer en personne, sur place, la pertinence de cette mission.
Il invite même le maire à devancer son voyage puisqu’à la fin mars, il n’y aura pratiquement plus de neige à Helsinki, martèle-t-il. Enfin, il lui suggère plutôt de se rendre à Ottawa, là où les problèmes du train léger en hiver ont fait la manchette à plusieurs reprises depuis sa mise en service.
Mercredi, la cheffe de Transition Québec, Jackie Smith, avait également vertement critiqué cette mission à l’étranger, déplorant une dépense de temps, d’argent et de GES (Gaz à effet de serre).
«Il n’est pas nécessaire d’aller s’asseoir dans un tramway à Helsinki pour comprendre ce qui fonctionne et ne fonctionne pas. Ce n’est pas essentiel non plus de se faire photographier avec des cyclistes heureux à Copenhague pour savoir comment mettre en place un réseau de pistes cyclables», avait-elle réagi, par voie de communiqué.
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