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L'article provient de TVA Sports
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Une décision que le père de Slafkovsky ne regrettera jamais

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Anthony Martineau

2022-10-14T11:59:28Z
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Le trafic, les détours et les routes parfois très amochées font partie du quotidien des partisans du CH souhaitant rejoindre le Centre Bell, lors des matchs locaux de leur équipe préférée. 

Accéder à l’édifice vous a pris une heure, mercredi? Deux heures? Trois?

Peu importe votre réponse, vous n’êtes pas celui qui remporte la palme. Vous en êtes même très loin. 

«Le champion du jour» en la matière a un nom qui risque de vous dire quelque chose : Juraj Slafkovsky... senior! Oui, on parle bien du père de celui que les Canadiens ont sélectionné au tout premier rang du dernier repêchage. 

Son temps de transport, donc? 15 heures! 15 heures d’avion!

Vous avez bien lu. 

Quelque part dans la journée de mardi, donc à moins de 24h du match Canadiens-Maple Leafs, le paternel a, sur un coup de tête, décidé qu’il n’allait pas rater les débuts de son garçon dans la Ligue nationale de hockey. 

Sauf que cette révélation, il l’a eue alors qu’il se trouvait chez lui, en Slovaquie, à 6400 kilomètres de Montréal. Qu’importe. Il n’allait pas laisser cet obstacle géographique l’arrêter. 

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«C'était vraiment à la dernière minute, rigole le sympathique gaillard. Le billet d'avion n'a été confirmé que mardi, donc ma femme et ma fille n’ont pu se déplacer avec moi. Le trajet fut extrêmement long», ajoute-t-il.

Mais dès son arrivée au Québec, le vol, aussi désagréable et interminable a-t-il pu être, a laissé place à quelque chose de beaucoup plus enivrant. D’inoubliable, en fait. Rapidement, le doyen de la famille a compris qu'il ne regretterait jamais la décision de s'être déplacé dans la métropole. 

Retour sur une soirée haute en émotions pour le clan Slafkovsky.

Des frissons pour le no 20

C’est au moment où l’annonceur-maison Michel Lacroix a prononcé son nom lors des présentations officielles d’avant-match, mercredi soir, que Juraj Slafkovsky fils a véritablement pris conscience de ce que constituait le marché de Montréal. 

Si son sourire fendu jusqu’aux oreilles et scintillant fort probablement jusque dans sa Slovaquie natale ne vous a pas convaincu que le jeune homme vivait alors des émotions uniques, cette déclaration du père risque très bien d'y parvenir.

(20) Juraj Slafkovsky (AG) (MTL) dans le cadre des cérémonies d’avant match lors de la partie entre les Maple Leafs de Toronto et du Canadien de Montréal au Centre Bell le mercredi 12 octobre 2022. MARTIN CHEVALIER / LE JOURNAL DE MONTRÉAL
(20) Juraj Slafkovsky (AG) (MTL) dans le cadre des cérémonies d’avant match lors de la partie entre les Maple Leafs de Toronto et du Canadien de Montréal au Centre Bell le mercredi 12 octobre 2022. MARTIN CHEVALIER / LE JOURNAL DE MONTRÉAL Martin Chevalier / JdeM

«Après le match, il m’a carrément dit qu'il avait eu des frissons quand on l’a présenté au public»

Et ces émotions, le no 20 du CH les a vécues grâce à sa prestation lors du camp d’entraînement de l’équipe. S’il ne s’y était pas montré suffisamment convaincant, c’est à Laval qu’il aurait été présenté à la foule, en ce début de saison 2022-2023. Pas que la Place Bell ne lui aurait pas offert un bel accueil, mais bon. Vous comprenez, n'est-ce pas? 

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D'ailleurs, preuve de la simplicité de l’attaquant, c'est via un message texte (oui, oui!) qu’il a annoncé à ses parents qu’il allait démarrer la saison avec la Sainte-Flanelle.

«Il nous a écrit que ça avait fonctionné pour lui. On criait de joie dans la maison!»

Tous ceux ayant suivi le camp de Slafkovsky ont sans doute constaté qu’il y avait connu des hauts et des bas. Il a dû faire preuve de caractère pour démontrer à ses patrons qu’il avait ce qu’il fallait pour débuter avec le grand club. Mais a-t-il douté, au cours du processus? 

«Non. Il a toujours cru qu’il serait un membre de l’équipe première», assure Slafkovsky senior.

«Je n’oublierai jamais ce moment»

Si Slafkovsky fils a probablement vécu le moment sportif le plus intense de sa vie mercredi soir, son père est lui aussi passé par toute la gamme des émotions. 

Mettez-vous dans sa peau. Il assistait à la fois à son premier match à vie au Centre Bell, un duel d’ouverture de surcroît, mais aussi et surtout au premier affrontement de son fils dans la LNH. 

D’ailleurs, quelques instants avant que son garçon ne le quitte pour aller enfiler son équipement, le paternel a tenu à lui transmettre un conseil rempli de sagesse. 

«Je sentais qu’il souhaitais vraiment bien faire. Peut-être était-il un peu nerveux, mais il ne le montrait pas. Je lui ai rappelé que c'était ce qu'il attendait et ce sur quoi il travaillait depuis son enfance. Je lui ai ensuite ordonné d’en profiter!»

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Et la soirée ne faisait que commencer.

«J'avais vu beaucoup de matchs de la LNH à la télévision, mais cela ne peut en aucun cas être comparé à ce que j’ai vécu mercredi. La cérémonie d’avant-match était parfaite. 

Martin Chevalier / JdeM
Martin Chevalier / JdeM

«L'atmosphère était unique, fantastique. Je n'oublierai jamais ce moment où Juraj a patiné sur la glace après avoir entendu son nom. L’ovation du public me restera aussi en tête pour très longtemps», ajoute notre interlocuteur, qui assitait au match en compagnie de Filip Mesar, l'autre choix de premier tour du CH en juillet dernier.

«Juraj rendra la pareille à Martin St-Louis»

Globalement, et considérant justement la nervosité et tout ce qu’implique un premier match dans la LNH, la performance de Juraj Slafkovsky face aux Maple Leafs a été bonne.  

En 10:34 sur la patinoire, le jeune homme a décoché un tir au but, distribué une mise en échec, bloqué un lancer et provoqué un revirement. Il a aussi affiché un différentiel de 0, ne se retrouvant sur la glace pour aucun but des torontois. 

«Il sait cependant ce qu'il doit améliorer», précise son père.

«Je ne suis pas coach, bien sûr, mais je suis content que Martin St-Louis lui fasse confiance. Je sais que le moment viendra où Juraj le lui rendra. Il a simplement besoin de s'habituer au rythme et à la vitesse de la LNH, mais dans quelques matchs, ça ira.»

Juraj Slafkovsky a donc prouvé mercredi qu’il pouvait rivaliser contre des joueurs de la LNH ce qui, en soi, est de très bon augure. 

Ses deux prochaines missions? Démontrer sa capacité à le faire sur une longue période et, à plus long terme, dominer. 

Mais simple rappel, avant de vous quitter. Malgré ses 6 pieds 3 pouces et ses 238 livres, il n’a que 18 ans. 

«La patience est la clé du bien-être», a déjà dit Mahomet... 

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