«C’est inacceptable!» - Jake Allen
Jonathan Bernier
La saison du Canadien de Montréal s’en va chez le diable. Avec 18 minables points de classement, rêver aux séries éliminatoires serait utopique. Comment, alors, peut-on garder la motivation avec encore 48 matchs à disputer?
La question n’a pas été posée directement à Jake Allen, mais au fil du point de presse qu’il a accordé à son premier entraînement depuis le 19 décembre, le gardien a offert des éléments de réponse plutôt intéressants sur le sujet.
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«On connaît tous notre position au classement. Il faut être réaliste, a-t-il lancé. On doit se regarder dans le miroir et déterminer ce que l’on souhaite accomplir à partir de maintenant. Il faut ramener certaines habitudes.»
Nonobstant le fait qu’il a perdu plusieurs soldats au combat pour cause de blessure ou en raison de la COVID, le Tricolore a offert plusieurs performances en dents de scie depuis le début de la campagne.
«Où l’on est, c’est inacceptable. Souvent, on a trouvé le moyen de se tirer dans le pied», a reconnu Allen qui, après un revers à St-Louis, le 12 décembre, avait sommé ses coéquipiers de fournir un meilleur effort.
«Il nous reste 48 matchs, c’est suffisant pour construire quelque chose de bien, surtout avec les jeunes qu’on a en place. a-t-il poursuivi. On doit bâtir une culture gagnante, et ce, indépendamment des victoires et des défaites. On doit sortir du positif de cette saison que l’on pourra transposer à la prochaine. Lors des dernières séries éliminatoires, on était habité de cette culture. On l’a laissée aller. Il faut la retrouver.»
Apprentissage à la dure
Le problème, c’est que cette culture gagnante s’est effrité avec le départ à la retraite déguisé de Shea Weber, l’absence de Carey Price, la blessure de Joel Edmundson qui tarde à guérir et la transaction qui a envoyé Phillip Danault à Los Angeles.
Néanmoins, Allen est persuadé qu’elle n’est pas loin au fond du coeur de ses coéquipiers.
«On a encore beaucoup de fierté à porter ce chandail. Oui, on a perdu des vétérans, mais il y a un paquet de bonnes personnes ici», a soutenu le Néo-Brunswickois.
Immanquablement, cette longue liste d’absences, à laquelle on peut également ajouter le nom de Paul Byron, a forcé certains jeunes joueurs de l’organisation à vieillir un peu plus vite.
C’est le cas de Nick Suzuki qui, à 22 ans, s’est vu confié l’un des rôles d’adjoint au capitaine. D’ailleurs, il a indiqué que la déconfiture des 33 premiers matchs lui a servi une sacrée leçon.
«Jamais dans ma carrière, que ce soit dans le hockey mineur ou au niveau junior, je ne m’étais retrouvé dans une situation semblable. Perdre comme on l’a fait depuis le début de la campagne, c’est merdique. C’est de l’apprentissage à la dure. La façon dont nous terminerons la saison révélera le caractère qui habite les joueurs de cette équipe.»
Adieux à venir
Suzuki risque d’avoir un autre indice révélateur au cours des deux prochaines semaines. En raison des restrictions provinciales qui le forceraient à disputer ses matchs locaux à huis clos, le Canadien jouera ses sept prochaines rencontres sur les patinoires adverses.
D’ici au prochain match prévu au Centre Bell, le 27 janvier, le nom du prochain directeur général du Tricolore devrait être connu.
Jeff Gorton et l’heureux élu procéderont assurément à l’évaluation des troupes. Si la situation ne se replace pas sur la patinoire, Jonathan Drouin craint de voir plusieurs changements survenir.
«C’est difficile de savoir que, si ça continue de mal aller, il y aura des échanges. C’est difficile de voir des joueurs partir, surtout quand ce sont de gros morceaux de ton équipe. Mais dans la situation dans laquelle, on se trouve, on doit s’y attendre un peu.»
Même si les choses devaient rentrer dans l’ordre, on peut s’attendre à des transactions. Tôt ou tard, des équipes aspirantes aux grands honneurs, en quête de profondeur à certaines positions, viendront cogner à la porte du Canadien.
Certains joueurs ne remettront peut-être plus jamais les pieds au Centre Bell dans l’uniforme bleu-blanc-rouge.