Une certaine pression pour Mikaël Zewski
Marc-Antoine Malo
Il y a des lustres que Mikaël Zewski ne s’est pas battu à Trois-Rivières. Dans sa ville natale, le boxeur de 33 ans aura une lourde commande au gala du Groupe Yvon Michel (GYM) de vendredi, lui qui devra assurer le spectacle.
Mercredi avait lieu le face-à-face entre Zewski (35-2-0, 23 K.-O.) et le Mexicain Carlos Ocampo Manriquez (32-1-0, 20 K.-O.). Les deux pugilistes avaient été près de s’entendre pour un combat en décembre dernier, mais la COVID-19 a ruiné les plans.
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Mais voilà que Manriquez s’est proposé pour remplacer l’Ukrainien Serhii Bohachuk, qui devait croiser Zewski dans le ring le 25 mars, mais qui a décidé de rester dans son pays pour se battre contre la Russie.
«On a fait le face-à-face. Il est là, il est en forme et il est prêt. Ça va être un gros "show" et un gros combat pour moi surtout», a indiqué Zewski au téléphone, lui qui est soulagé que l’athlète de 26 ans ait pu passer les frontières sans encombre.
Au Colisée Vidéotron, dont la configuration boxe sera inaugurée lors de ce gala, Zewski sera devant parents et amis. L’énergie de la foule pourrait toutefois lui jouer des tours, croit-il.
«Il ne faut pas tomber dans le piège de plaire au public, faire une guerre. Lui, il vient pour faire la guerre. C’est un Mexicain, il a le style pour ça. Il adore rester proche de l’adversaire et envoyer beaucoup de coups. C’est le genre de piège dans lequel je tombe habituellement», a-t-il admis.
C’est peut-être ce qui s’est passé en août au Stade IGA. Zewski avait eu besoin de la décision des juges après huit rondes de boxe contre Dilan Loza Burgos, un adversaire nettement négligé.
Une autre dynamique
En consultant la fiche de Zewski, on réalise que son dernier duel à Trois-Rivières remonte à 2009, contre un certain Custio Clayton. Les deux vedettes canadiennes avaient croisé le fer chez les amateurs. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis.
«C’est sûr qu’au niveau amateur, je n’avais pas cette notoriété-là. Les gens n’achetaient pas des billets pour venir me voir. Là, d’être la tête d’affiche, à la maison, dans un combat significatif, tous les éléments sont réunis», a-t-il expliqué.
Selon Zewski, Trois-Rivières est une ville de boxe.
«On a beaucoup de boxeurs qui sont sortis de Trois-Rivières: moi, François Pratte, Simon Kean, David Cadieux, Patrice L’Heureux... Pour une petite région quand même, il y en a eu beaucoup. Dans le passé, tous les événements de boxe professionnelle qu’il y a eu ici, ç’a toujours été de grands succès.»
Cette semaine, le protégé de GYM n’a pas eu à voyager avant son combat ou résider à l’hôtel. La préparation est différente dans le confort de la maison, mais il n’en oublie tout de même pas sa mission. Rappelons que le titre vacant WBC Continental des Amériques est à l’enjeu.
«Aujourd’hui [mercredi], j’étais chez moi, j’avais mon petit bébé couché sur moi. J’étais beaucoup plus relax. On s’en va à la guerre vendredi, c’est la seule différence», a assuré Zewski.