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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

«Une boule de feu est apparue à quelques mètres»

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TVA Nouvelles

2022-03-22T14:08:04Z
2022-03-22T16:45:39Z
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Après avoir passé plusieurs jours à combattre au front en Ukraine, le tireur d’élite québécois Wali a pu prendre quelques jours de repos, au cours desquels il en a profité pour donner de ses nouvelles et démentir les rumeurs qui ont circulé à son sujet qui le disaient blessé et même mort. 

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«La vérité elle est soit terrible ou ennuyante, dans ce cas-ci, elle était ennuyante. Je n’avais tout simplement pas de cellulaire au front pour ne pas être repéré par les Russes», explique-t-il en entrevue à TVA Nouvelles mardi matin. 

Le tireur d’élite a raconté avoir été surpris par ce qui a circulé à son propos, lorsqu’il a repris contact avec les réseaux sociaux.

«Quand j’ai ouvert mon cellulaire, j’ai eu une avalanche de messages. Je m’en attendais un petit peu. C’est comme ça, quand on va au front, on est ''black-out'' et après ça on revient à la vie virtuellement. Mais ce n’est pas parce que je suis absent virtuellement, que je suis absent physiquement», tient-il à dire. 

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Il éclate de rire en repensant à la propagande qui a circulé à son sujet, qu’il croit être russe, qui le montrait mort à ses propres funérailles.  

«C’est comme si j’assistais à un spectacle d’humour en regardant tout ça, mes propres funérailles alors que je n’ai même pas une égratignure![...] Je ne suis pas impressionné, c’est tout ce que je peux dire!»

Wali, qui affirme ne pas avoir encore tué de soldats russes soutient que les forces ukrainiennes font des progrès sur le terrain et que le moral est bon, dans les circonstances.  

«Ça va quand même bien, considérant que l’Ukraine fait face théoriquement à la deuxième armée au monde. Le moral des soldats ici est vraiment bon malgré les situations difficiles.»

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Selon lui, les Russes semblent démoralisés, et se placent de plus en plus dans une posture défensive, en minant certains territoires, notamment. 

«Une autre équipe de tireurs d’élite ont pincé des Russes qui étaient en repos. Ils les ont ''snappé'' ce qui a été une bonne chose. On, l’équipe, a causé des pertes à l’ennemi, on a repris du terrain et ce sont des combats quand même intenses.»

Attaque de char d’assaut     

Wali a toutefois été confronté à un événement où il aurait pu y rester, alors qu’il a subi une attaque par un char d’assaut. 

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«Là je peux dire que je sais c’est quoi me faire tirer dessus par un char d’assaut.»

L’homme et son coéquipier se trouvaient dans une luxueuse résidence, qui pourrait ressembler à n’importe quelle belle maison de banlieue au Québec, lorsque les échanges ont commencé.

«Télé plasma, machine à espresso... mais il y avait des trous de balle dans les murs. Soudainement, une boule de feu est apparue à quelques mètres. J’ai été chanceux, la vitre a éclaté et il y a eu des échanges de coups de feu. J’ai été chanceux, c’est sûr que ç’a passé proche. C’est là que mon collègue a été blessé par balles. On a dû l’évacuer.»

Il explique que ce type de guerre, sur le terrain, les Russes, qui ont des doutes sur la position de l’ennemi, ne vont pas s’en prendre aux hommes un à la fois. Ils vont plutôt bombarder, pilonner les habitations, les villes pour faire maximum de dommages et ainsi, tuer les membres des forces ukrainiennes qui s’y trouveraient. 

Bombardements incessants     

«Ils vont bombarder, bombarder, bombarder. La première nuit, ont a reçu des obus toute la nuit. Ça n’arrêtait plus. On était bien protégés par contre, je n’étais pas très stressé parce que je sais comment l’artillerie fonctionne, j’ai une formation là-dedans.»

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Selon ses observations, des milliers d’obus tombent sur les secteurs les plus chauds, et les périodes d’accalmie sont exceptionnelles.

«La moitié du travail est de se protéger. On a trop la mentalité de vouloir attaquer l’ennemi, comment confronter un soldat ennemi, alors que la majorité du travail est de rester en vie. L’Ukraine ne peut pas être conquise s’il y a encore des fantassins qui l’occupent à la protéger. Notre travail est d’encaisser les coups pour être prêts si jamais il y a des troupes qui nous attaquent», décrit-il. 

Civils en zone de combats     

Malgré les bombardements et les destructions violentes d’habitations, Wali a constaté que des familles, des femmes et des enfants ont choisi de rester. 

«J’ai vu une petite fille de 8 ans marcher avec sa mère, c’est tellement triste. Il reste quelques enfants...»

Bien qu’il ne se considère par comme le meilleur soldat, ou le meilleur tireur d’élite au monde, sa réputation semble motiver les troupes qu’il a rejointes. 

«Les étrangers qui viennent aider, ça les motive, ça les crinques. Ils pourraient remporter la victoire sans les volontaires comme moi. Je ne suis qu’un soldat parmi d’autres, par contre, ça les aide. Ça les rend peut-être un peu plus combatifs. Je vois des bienfaits à cette publicité-là», conclut-il 

***Voyez son entrevue intégrale dans la vidéo ci-dessus.***

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