Une autrice au grand cœur veut défendre son ami menacé d’éviction


Marianne Langlois
L'autrice Dominique Bertrand se porte à la défense d’un proche vulnérable menacé d’être évincé de son appartement au loyer modique où il vit depuis des années.
«Je ne veux pas perdre mon logement, je me sens impuissant! Ça me chamboule tellement ce qui se passe en ce moment, je n’en dors plus», laisse tomber Roger Fournier avec la voix nouée.
Moisissure, dégâts d’eau, insectes: depuis des mois, son immeuble et son appartement dépérissent alors que les travaux pour y remédier sont constamment repoussés.

«Le plafond de ma salle de bain s’est effondré à cause d’un dégât d’eau et il y avait de la moisissure puis de la saleté partout! Le concierge m’a donné des sacs poubelles pour que je ramasse tout...», déplore l’homme de 58 ans.

Constatant la situation, Dominique Bertrand, qui agit comme une marraine pour l’homme depuis 17 ans, veut tout faire pour l’aider à conserver son loyer.

«C’est épouvantable de lui faire vivre ça, c’est inhumain! Roger, c’est une bonne personne, il est honnête, il est intègre et c’est un bon locataire. Il a toujours été à son affaire», déplore Mme Bertrand.
Tactiques en place
Depuis le mois d’août, ses chèques ne sont plus encaissés, alors qu’il paye toujours à temps. Pourtant, c’est lui qui est passé pour un mauvais payeur devant le Tribunal administratif du logement (TAL), qui l’a sommé de payer son loyer. C’est là que M. Fournier a tenté de faire valoir son point et de prouver qu’il avait bien payé son loyer, mais il affirme s’être fait rabrouer.
«Mon propriétaire m’a dit que les chèques avaient été perdus, alors que je me suis même filmé en train de les déposer dans le bureau du concierge de l’immeuble. Je veux juste payer mon loyer, mais on ne veut même pas me donner de reçus», dénonce-t-il.
M. Fournier s’est même fait offrir 10 000$ à trois reprises pour quitter son logement et a reçu les appels de gens se présentant comme avocats pour l’inciter à signer une résiliation de bail. Il refuse de partir, car jamais il n’arrivera à retrouver un logement à 430$.
Contactée par Le Journal, son intervenante sociale, qui a requis l’anonymat, s’est dite exaspérée par la situation puisque M. Fournier «a toujours tout fait dans les règles» et que l’homme est allé «des dizaines et des dizaines de fois vérifier à la caisse si les sous avaient été prélevés dans son compte».
Roger Fournier n’est pas le seul visé par des tentatives d’éviction dans son immeuble, où la majorité des locataires ont accès à un programme mis en place par l’Office d’habitation. Leur logement est offert à un prix modique.
Le Journal a tenté de joindre à plusieurs reprises le propriétaire Laurent Cardinal par l’intermédiaire de l’entreprise Roxbury Capital Group, qui administre l’immeuble, mais sans succès.
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