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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

[VIDÉO] Une autre intervention musclée du SPVQ dans la même fin de semaine

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Pierre-Paul Biron | Journal de Québec

2021-11-30T17:24:28Z
2021-11-30T18:07:05Z
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La vidéo d’une autre arrestation musclée où l’on voit des agents du Service de police de la Ville de Québec frapper un homme au visage et aux côtes a fait surface sur le web. Fait troublant, cette intervention est survenue quelques heures seulement avant l’arrestation violente de Pacifique Niyokwizera, vendredi.

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Selon la victime, Jean-Philippe St-Laurent, c’est aussi l’escouade GRIPP du SPVQ qui a procédé à son arrestation entre 21h30 et 22h00 vendredi, au restaurant Portofino de Sainte-Foy. L’escouade est mandatée pour intervenir notamment dans les bars de Québec.

L’homme de 29 ans se trouvait au restaurant avec des amis pour célébrer un anniversaire quand les policiers sont entrés pour vérifier les passeports vaccinaux des gens présents. L'un des individus présents à la table ne pouvait se trouver dans un bar en raison de conditions de justice et a été interpellé par les agents, selon M. St-Laurent.

«Je me suis interposé, parce qu’on était dans un restaurant et qu’il ne devait pas y avoir de problèmes pour ça. Je me suis obstiné un peu, je n’ai pas peur de le dire», confie l’homme, ajoutant que la situation a rapidement dégénéré.

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Photo courtoisie
Photo courtoisie

«Il y en a un qui m’a ramassé sur la banquette et qui m’a lancé au sol. Ils m’ont sauté dessus pour me maîtriser», raconte-t-il.

Roué de coups  

Jean-Philippe St-Laurent affirme s’être alors retrouvé le visage dans des éclats de vitre au sol. Il dit avoir paniqué et s’être agité «par instinct de défense, de survie».

«Et là, ils ont commencé à me frapper», soupire l’homme.

La vidéo filmée par un ami montre un policier lui asséner plusieurs coups de genou dans les côtes et, à au moins deux reprises, des coups de poing au visage. Clairement, Jean-Philippe St-Laurent s’agite et résiste, compliquant le travail des agents, mais il soutient avoir réagi par instinct.

Photo courtoisie
Photo courtoisie

«La seule chose que ton corps veut, c’est se protéger. [...] Je me suis vraiment senti en danger. Tout ce que je voyais, j’avais mon gilet sur la tête et je voyais une mare de sang. Je capotais», raconte la victime.

«À un moment, je me suis demandé s’ils allaient me tuer là. Je me faisais rouer de coups et tu ne sais pas quand ça va arrêter», ajoute-t-il .

Blessures au visage  

M. St-Laurent a passé la nuit à l’hôpital et s’en tire avec une fracture du nez, une commotion cérébrale et quelques lésions au visage.

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Viennent avec ça certaines séquelles psychologiques.

«Ça fait trois jours que je me réveille en sursaut la nuit, au moindre bruit, en ayant l’impression que la police débarque chez nous. Chaque petit bruit, je me réveille en panique», confie-t-il.

Photo courtoisie
Photo courtoisie

Et tout ça «pour rien», déplore le jeune homme, précisant que son ami sous condition n’a jamais été arrêté et n’a même pas eu besoin de quitter le restaurant.

«Je n’ai pas de dossier, je ne suis pas un criminel, mais j’ai été traité comme ça parce que j’ai défendu les droits de mon ami et qu’au fond, j’avais raison», insiste Jean-Philippe St-Laurent.

Restaurateur choqué  

Le directeur général du Portofino, Frank Bergeron, est du même avis. Rien dans cette intervention ne justifiait une telle violence.

«C’est un dérapage totalement inutile. C’était totalement exagéré», martèle le restaurateur, précisant que les policiers sont entrés dans le restaurant sans même qu’il ne les ait appelés.

Écoutez le tour des actualités de Philippe-Vincent Foisy et Carl Marchand sur QUB Radio:


«Pour moi, le motif de leur présence demeure inconnu. Ils disent chercher des choses en particulier, des clients en particulier, des armes, mais de là à tabasser un client comme ça? Jamais ce ne sera nécessaire.»

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M. Bergeron affirme que les vidéos de surveillance corroborent la version de la victime, qui a été accusée de voies de fait sur un policier relativement à cette affaire. Une version longue de la vidéo de l’intervention existerait également, mais Jean-Philippe St-Laurent dit la conserver pour sa défense si le dossier doit aller en cour.

«À aucun moment il n’a agressé un policier. Je vous le confirme», indique le directeur du restaurant, qui dit ne pas comprendre l’état d’esprit dans lequel les agents se sont présentés dans son établissement.

Écoutez la chronique d'Antoine Robitaille avec Benoît Dutrizac, sur QUB radio: 

Deuxième événement  

Cette vidéo s’ajoute à celle de l’arrestation de Pacifique Niyokwizera, qui circule abondamment depuis le week-end. Les deux interventions, survenues à quelques heures d’intervalle, auraient été menées par l’escouade GRIPP, spécifiquement formée pour agir dans les bars et contre les gangs de rue.

Contacté par Le Journal, le service des communications du SPVQ n’a fait aucun commentaire pour le moment .

– Avec la collaboration de Marie-Pier Roy et Nicolas Saillant

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