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L'article provient de TVA Sports
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Championnat des joueurs PGA: un titre à vie

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Photo portrait de François-David Rouleau

François-David Rouleau

2022-03-10T05:00:00Z
2022-03-10T05:45:26Z
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Sachant qu’aucun des champions du Players n’a réussi à défendre son titre avec succès depuis 1974 peut miner la motivation sur l’intraitable Stadium Course du TPC Sawgrass.

Quand Jack Nicklaus, Tiger Woods, Fred Couples et Nick Price n’ont pas réalisé ce tour de force, inutile de se morfondre.  

Après une pause de deux semaines, Justin Thomas est débarqué dans le nord-ouest de la Floride dans un nouvel état d’esprit inspiré par une rencontre avec le réputé entraîneur de football Nick Saban. 

Le pilote du Crimson Tide de l’Université de l’Alabama, l’un des plus grands instructeurs de l’histoire du football collégial, lui a récemment dit qu’il n’avait pas à défendre son titre, mais qu’il devait simplement prendre plaisir à participer au tournoi. 

« C’est tellement vrai. Je suis heureux qu’il ait dit ça. Je n’ai rien à défendre, car personne ne peut me ravir ce titre, a souligné Thomas qui l’avait emporté en inscrivant un nouveau record de 132 coups lors des deux dernières rondes, l’an dernier. 

« Ce n’est pas comme si le circuit de la PGA pouvait entrer dans mon salon et venir chercher le trophée de l’édition 2021, a-t-il imagé. Il est à moi pour la vie. Je n’ai pas à le remettre un an après ma victoire. Mon nom sera toujours sur ce trophée. » 

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Effectivement, Thomas n’est que le champion en titre. Contrairement aux omniums américains et britanniques, il n’a pas à remettre la pièce métallique tant recherchée. 

Confiance solide

Cela n’empêche pas qu’il veut livrer sa meilleure prestation à nouveau, car il n’a pas goûté à la victoire depuis qu’il a quitté Sawgrass en mars dernier. Il compte sept tops 10 à ses 21 sorties depuis, dont cinq à ses sept départs cette saison. 

Thomas estime que son jeu se porte beaucoup mieux qu’à pareille date l’an passé. On se souvient qu’il avait traversé des zones de turbulences durant l’hiver 2021 en plus de vivre le deuil de son grand-père. 

Figurant au 9e rang mondial, l’Américain se dit plus confiant et plus solide psychologiquement. Voilà des qualités recherchées sur le Stadium Course qui se veut un test aussi physique que mental.

« Je tente de me préparer à un tournoi en entrant dans ma petite bulle. Je laisse les choses survenir plutôt que de les forcer. C’est ce que je faisais auparavant quand les choses n’allaient pas aussi bien que je le souhaitais.

« Avec cette mentalité, ça ne veut pas dire pour autant qu’il surviendrait quelque chose d’extraordinaire. Mais c’est à la fois le côté plaisant et misérable de ce sport. » 

À 28 ans et 14 titres de la PGA sous sa calotte, c’est certainement là une preuve de maturité et d’expériences. 

Cinq jeunes loups

Un rapide coup d’œil au classement mondial permet de distinguer la présence de quatre jeunes loups aux trousses du meneur Jon Rahm, qui est aussi dans la vingtaine. 

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Collin Morikawa, Viktor Hovland, Patrick Cantley et Scottie Scheffler, vainqueurs de deux tournois cette saison, pointent tout juste derrière.

Du lot, Morikawa est le plus près. Avec une bonne prestation, il pourrait ravir le premier rang à l’Espagnol qui en arrache sur les verts.

Avec son fer droit en main, Rahmbo a dégringolé d’une centaine de rangs par rapport à l’an dernier. Il occupe cette semaine la 135e position quant aux coups gagnés sur le plateau. 

« J’effectue certains changements. Parfois, la situation s’empire, a-t-il rappelé, bien au fait de ses déboires sur les verts. J’ai amélioré certains aspects, dont ma qualité de frappe. Si je rate deux verts par ronde et que je ne parviens pas à sauver les normales, car j’étais en mauvaise posture, les statistiques ne le montrent pas. »

S’il veut conserver son trône, il devra nécessairement retrouver ses aises sur les verts du Stadium Course où il avait d’ailleurs brillé en étant le meneur à l’issue de 54 trous en 2019. En parlant trop, il s’était écroulé en enregistrant un 76 (+4) en ronde finale.   

Ponte Vedra Beach, Floride 

48e CHAMPIONNAT DES JOUEURS DU CIRCUIT DE LA PGA 

  • Parcours : Stadium Course TPC Sawgrass 
  • Architecte : Pete Dye (1980) 
  • Champion en titre : Justin Thomas  
  • 20 M$ : Bourse totale (3,6 M$ au champion)  
  • 7256 verges  
  • 72 : Normal   

Meilleur score cumulatif lors des 36 derniers trous : 132 coups (-12) par Justin Thomas en 2021 (64-68)

Nombre de balles à l’eau au 17e à l’édition 2021 : 66 (4e rang depuis 2000)

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Fanion le plus difficile lors de l’édition 2021 : 14e, une normale 4 de 481 verges où le score moyen était de 4,245 coups

Dernier golfeur à avoir mené le tournoi d’un bout à l’autre : Jason Day en 2016

Golfeurs actifs ayant atteint le vert du 17e à tous leurs passages en carrière : Adam Hadwin et Chez Reavie (20 fois) 


  • 7 h 51 : Viktor Hovland | Patrick Cantley | Jon Rahm  
  • 12 h 56 : Rory McIlroy | Collin Morikawa | Justin Thomas  
  • 2005 : Dernière fois que le tournoi s’est conclu un lundi en raison des conditions climatiques. Le tournoi avait alors été disputé du 27 au 30 mars. Cette semaine, Dame nature promet d’en faire baver dans le nord-ouest de la Floride. Le champion a été couronné un lundi à sept reprises.   
  • 80 : Deux champions ont conservé une moyenne de 80,6 % des verts atteints en coups prescrits depuis 2000 : Rory McIlroy (2019) et Fred Funk (2005).    

Justin Thomas 

28 ans | États-Unis

Présence au Players : 7e

Meilleur résultat : 1er (2021)

Moy. coup gagné du tertre au vert en 2022 : 1,7 (4e)

Taux verts en coups prescrits en 2022 : 73,84 % (6e)

Hideki Matsuyama 

Photo d'archives, AFP
Photo d'archives, AFP

30 ans | Japon

Présence au Players : 8e

Meilleur résultat : 7e (2016)

Moy. coup gagné du tertre au vert en 2022 : 1,25 (11e)

Taux verts en coups prescrits en 2022 : 72,08 % (21e)

Scottie Scheffler 

Photo d'archives, AFP
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25 ans | États-Unis

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Présence au Players : 2e

Résultat : couperet (2021)

Moy. coup gagné du tertre au vert en 2022 : 1,14 (15e)

Taux verts en coups prescrits : 72,81 % (11e) 

Cameron Smith 

Photo d'archives, AFP
Photo d'archives, AFP

28 ans | Australie

Présence au Players : 5e

Meilleur résultat : 17e (2021)

Moy. coup gagné du tertre au vert en 2022 : 1,05 (19e)

Taux verts en coups prescrits : 74,49 % (5e) 

Cocktail météo printanier  

Les tuques et les mitaines seront nécessaires en ronde finale du Championnat des joueurs du circuit de la PGA, dimanche. 

Après les imperméables et les parapluies durant plus de deux jours, c’est tout juste s’il ne neigera pas sur la côte ouest du nord de la Floride. Le mercure chutera samedi après-midi, si bien qu’en matinée, dimanche, il frôlera le point de congélation.

On exagère un peu pour les accessoires d’hiver, mais Dame nature pimentera certainement le spectacle sur le Stadium Course. D’autant plus que les vents du nord soufflant jusqu’à 50 km/h compliqueront les choses.

Déjà, sous le soleil, les golfeurs ont aperçu une bête différente. Le parcours a gagné une soixantaine de verges par rapport à l’an dernier, mais surtout, l’herbe longue est plus dense et plus épaisse. 

Depuis que le tournoi est disputé en mars (2019), l’herbe longue a poussé de plus de trois centimètres. D’un vert émeraude éclatant, il s’élève maintenant à plus de 7 cm. 

« Il est luxuriant, long, épais et freine toutes les balles », a expliqué Xander Schauffele qui en est à sa quatrième participation au Players. 

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Il avait connu le parcours en mai lors de son baptême de feu en 2018. « L’approche psychologique est maintenant différente. C’est un autre parcours. »

Plus long et ardu

Avec la pluie attendue, près de 100 millimètres lors des trois premières rondes, le Stadium Course sera beaucoup plus long que ses 7256 verges ne l’indiquent sur la carte de pointage. La puissance sera récompensée s’il est possible d’éviter l’herbe longue qui sera détrempée.

« Les conditions météo peuvent définitivement changer les choses sur ce parcours, a rappelé le champion en titre, Justin Thomas. Surtout en mars alors que les longs cogneurs sont avantagés. Ce parcours récompense toutefois celui qui offre le meilleur jeu. »

En effet, on répète à chaque édition que le Stadium Course récompense davantage la précision que la puissance. Quand ces deux qualités sont bien maîtrisées et en symbiose à Ponte Vedra Beach, elles font des flammèches. 

Avec les conditions climatiques prévues, l’éventuel champion devra dompter Dame nature en plus du parcours.

Les conditions météorologiques prévues  

AUJOURD’HUI  

  • Pluie et fortes probabilités d’orages 
  • Max : 25 degrés C. / Min : 17 
  • Vents : Ouest/Sud-ouest de 15 à 25 km/h  

DEMAIN  

  • Pluie et fortes probabilités d’orages 
  • Max : 23 degrés C. / Min : 17 
  • Vents : Est/Sud-est de 10 à 20 km/h  

SAMEDI  

  • Pluie, orages et soleil en après-midi 
  • Max : 20 degrés C. / Min : 8 
  • Vents : Ouest/Nord-ouest de 30 à 50 km/h  

DIMANCHE  

  • Soleil et frais 
  • Max : 12 degrés C. / Min : 2 
  • Vents : Nord/Nord-est de 20 à 35 km/h  
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The players express  

C’est le grand retour des spectateurs au Stadium Course du TPC Sawgrass qui affichera complet pour la totalité du tournoi. L’an passé, environ 10 000 spectateurs avaient franchi quotidiennement les tourniquets. Cette limite représentait environ 20 % de la capacité. L’ambiance sera donc au rendez-vous dans le « stade » aux 16e et 17e fanions. Si la température ne vient pas refroidir les ardeurs des spectateurs, évidemment. 

La bourse de 20 M$ représente le plus gros magot de l’histoire. Elle bat ainsi la marque de 15 M$ établie l’an dernier à ce même tournoi. Cette cagnotte est attribuable aux nombreux nouveaux partenariats conclus, entre autres.

Quinze golfeurs vivent leur baptême de feu à cette édition, dont le Canadien Taylor Pendrith. Ils ont tous reçu les boutons de manchette du joaillier Tiffany.

Il y a 20 ans, Craig Perks avait remporté l’édition 2002 dès sa première participation. Ce fut son unique victoire sur le circuit de la PGA. Il avait bouclé les trois derniers trous en retranchant trois coups à la normale, notamment grâce à un coup d’approche parfait bon pour un aigle au 16e et un long roulé d’oiselet au 17e. Il avait finalement conclu avec une autre approche parfaite au 18e.

Les golfeurs, les cadets et le personnel du circuit de la PGA arboreront le ruban bleu et jaune en soutien à l’Ukraine. Le circuit a annoncé la mise sur pied du programme Golfers for Ukraine. L’industrie collecte des dons pour UNICEF, le Fonds des Nations unies pour l’enfance. Hier, le programme avait récolté plus d’un demi-million de dollars. 

Parmi les grands absents cette semaine, rappelons que Bryson DeChambeau se remet de blessures au poignet et à la hanche. Le champion de l’édition 2015, Rickie Fowler rate aussi le tournoi pour une première fois depuis 2009, ne répondant à aucun des critères de sélection.

Ce qui nous amène à Phil Mickelson, l’éléphant dans la pièce au Players. Lefty réfléchit encore aux commentaires déplacés dévoilés par le collègue du Fire Pit Collective, Alan Shipnuck, dans la foulée d’un nouveau circuit professionnel de golf d’Arabie saoudite qu’il souhaitait rejoindre. Critique envers le PGA Tour, le vétéran gaucher voulait voir un vent de changement souffler pour améliorer les circuits pros. À savoir si Lefty est suspendu pour ses propos, il fallait lire entre les lignes. Le commissaire de la PGA, Jay Monahan, a rappelé que chaque golfeur est responsable de ses actions. Mickelson devra s’entretenir avec lui avant d’effectuer un retour sur les allées.

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