Deux ans après la mort de la baleine à bosse, un petit rorqual aperçu à Montréal
Andrea Lubeck
Deux ans après la visite – qui s’était conclue tragiquement – d’une baleine à bosse dans le Vieux-Port de Montréal, voilà qu’un petit rorqual a été aperçu hier au même endroit, non loin de la Biosphère. Voici ce qu’il faut savoir de la situation.
On ignore comment le mammifère marin a pu atteindre la métropole, qui se trouve à plus de 450 km de l’estuaire du Saint-Laurent qu’il fréquente habituellement, indique Robert Michaud, directeur général du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM).
Rorqual, près de la biosphère, chenal le moyne pic.twitter.com/Fk1bj1kBCY
— Marc Verreault (@marc899) May 9, 2022
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«Ça arrive que des animaux comme les baleines ou les rorquals fassent une série d’erreurs de navigation et se retrouvent loin de leur habitat naturel. Est-ce que c’est parce qu’il a poursuivi des bancs de poissons? Est-ce qu’il est malade? On ne le sait pas», explique M. Michaud en entrevue au 24 heures, ajoutant que, sans être fréquent, le phénomène s’observe occasionnellement.
Le GREMM suppose toutefois que le mammifère est arrivé assez récemment à Montréal, puisqu’on ne note pas de signes particuliers d’algues sur son dos. D’ailleurs, la présence prolongée du petit rorqual en eau douce pourrait être problématique pour sa santé, justement en raison de ces organismes qui peuvent se coller à sa peau et dont il est difficile pour l’animal de se débarrasser.
Comble du hasard: on l’a repéré à peine quelques mètres plus loin où la baleine à bosse avait été vue en mai 2020, dans le chenal Le Moyne, situé entre l’Île Notre-Dame et l’Île Sainte-Hélène.
Éviter le pire
Pour éviter que le petit rorqual ne connaisse le même destin tragique que la baleine à bosse il y a deux ans, le GREMM compte émettre un avis à la navigation afin de prévenir les collisions entre le mammifère et un bateau avec à son bord des curieux venus l’observer.
«C’est un animal plus petit [que la baleine à bosse], plus difficile à détecter, mais aussi plus facile à éviter», souligne M. Michaud.
Inquiet pour l’animal, le GREMM a envoyé des bénévoles du Réseau québécois d’urgence pour les mammifères marins de Tadoussac pour veiller sur le petit rorqual. On ne prévoit toutefois pas d’intervention pour repousser ou extraire l’animal du milieu. Pour l’instant, l’animal semble en bonne condition et paraît nager librement, indique le GREMM. Il ne serait pas non plus en danger immédiat, mais l’environnement du Port de Montréal est loin d’être idéal pour lui.
Il est possible de suivre la situation par le biais de mises à jour quotidiennes sur le site du GREMM.