«J’avais l’air d’un cabochon» - Maxim Lapierre
Jonathan Bernier
En raison du variant Omicron, plusieurs personnes seront contraintes d’accueillir la nouvelle année isolée de leurs êtres chers. Une situation qu’a vécue Maxim Lapierre, il y a 11 ans, mais pour une tout autre raison.
Le 31 décembre 2010, l’attaquant était passé du Canadien aux Ducks d’Anaheim, en retour de Brett Festerling et d’un choix de cinquième tour au repêchage de 2012.
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Le Tricolore était alors en Floride où il s’apprêtait à conclure un périple de quatre rencontres en rendant visite aux Panthers.
Puisque l’équipe était partie depuis une semaine, Lapierre, tout comme le reste de ses coéquipiers, avait bien hâte de rentrer au bercail.
Mais Pierre Gauthier avait d’autres plans pour son joueur de centre de 25 ans. Une annonce reçue comme une douche froide.
«Ça m’avait fait mal. Je pensais revenir chez moi après le match (prévu à 17 h) pour le party du 31. Au lieu de ça, j’ai passé le réveillon dans une chambre d’hôtel de la Floride», a raconté Lapierre. Une chambre d’hôtel payée par les Ducks, de surcroît.
« J’avais l’air d’un cabochon »
Lapierre était d’autant plus aigri que son directeur général lui a annoncé la nouvelle tout juste avant que l’autobus de l’équipe parte en direction de l’aréna en prévision de la rencontre.
«J’étais assis dans le bus quand le secrétaire de route est venu m’avertir que Pierre Gauthier voulait me voir dans le lobby de l’hôtel », s’est-il souvenu.
«C’est là qu’il m’a dit qu’il m’avait échangé. En plus, il ne voulait même pas me dire à quelle équipe», a-t-il ajouté.
Sous le choc et n’ayant aucune idée de sa prochaine destination (il la connaîtra dans les heures suivantes), Lapierre avait dû retourner vers l’autobus pour y reprendre ses effets personnels.
«Par la fenêtre, les gars me regardaient sortir mes affaires et ma poche de hockey. J’avais l’air d’un cabochon», s’est-il remémoré, toujours amer plus d’une décennie plus tard.
«Tu échanges un gars contre Sidney Crosby. Je peux comprendre que tu dois régler ça rapidement et que tu veux l’avoir pour le match du lendemain. Mais dans ce cas-ci, ç’aurait été quoi d’attendre quelques jours?»
Un passage anonyme
Lapierre marque un excellent point. D’autant plus que Festerling, un défenseur gaucher de 24 ans, n’a jamais disputé un seul match avec le Canadien.
Son passage dans l’organisation s’est limité à 16 rencontres avec les Bulldogs d’Hamilton, dans la Ligue américaine. À peine deux mois plus tard, il était envoyé aux Thrashers d’Atlanta, en retour du gardien Drew MacIntyre.
«C’est là que tu vois que ça pressait vraiment d’aller le chercher...»
Selon le site nhltradetracker.com, dans la longue histoire du Canadien, Lapierre est le seul joueur à avoir été échangé le 31 décembre.
Seulement trois autres transactions ont impliqué le Tricolore entre Noël et le jour de l’An, dont deux pendant l’ère Gauthier. Deux jours avant la transaction du Repentignois, James Wisniewski avait été acquis des Islanders de New York en retour de deux choix au repêchage.