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L'article provient de TVA Sports
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Hughes et Gorton ont fait entorse à une règle non-écrite

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Photo portrait de Jean-Charles Lajoie

Jean-Charles Lajoie

18 mars 2024
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Kent Hughes a soulevé des exclamations qui n’étaient pas totalement euphoriques lorsqu’il a appelé David Reinbacher au 5e rang au total de l’encan amateur en juin dernier.

Il s’agissait du premier défenseur appelé sur l’estrade principale du repêchage, après les attaquants Connor Bedard, Leo Carlsson, Adam Fantilli et Will Smith.

D’ailleurs, seulement 8 défenseurs ont été repêchés au premier tour lors du dernier encan, qui était jugé être plutôt faible en ce qui a trait aux hommes de ligne bleue.

Ma petite enquête personnelle dans les semaines précédant le repêchage m’avait permis de constater auprès des observateurs avertis consultés que Reinbacher, bien que possédant des attributs et aptitudes intéressantes, n’était certainement pas un choix top 5 d’un encan réputé normal ou fort en défenseurs.

Au mieux un top 20 dans un encan normal. C’est dire comment les recruteurs du Canadien semblent avoir décelé quelque chose que les décideurs des autres équipes n’ont pas décelé.

L’adage vieux comme le hockey veut qu’une équipe réclame toujours le meilleur joueur disponible tôt dans un encan, peu importe sa position. Sur le strict plan des aptitudes individuelles, même s’il ne s’est pas écoulé une année complète depuis l’encan, on peut avancer sans se tromper que Hughes et Jeff Gorton ont fait entorse à cette règle non-écrite.

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Je pense qu’au moins 7-8 joueurs réclamés après Reinbacher au premier tour lui sont supérieurs dans les évaluations sur papier des recruteurs. Matvei Michkov en est assurément un. Je pense que Zach Benson en est un autre. Je peux ajouter sans gêne Ryan Leonard et Dalibor Dvorsky. Bref, est-ce que le Canadien a choisi le meilleur joueur disponible au 5e rang en 2023? Non.

À moins que...

À moins que le meilleur joueur disponible dans les cartons du CH soit considéré en fonction notamment et en grande partie de ses aptitudes intellectuelles.

À moins que les décideurs du Canadien accordent une importance renouvelée et plus grande que leurs prédécesseurs aux acuités intellectuelles, que le rapport des psychologues sportifs mis à contribution lors des entrevues avec les meilleurs espoirs soit pris en compte au-delà des aptitudes individuelles sur la glace afin de déterminer la qualité d’un candidat plus qu’un autre. En ce sens, il est facile d’imaginer Reinbacher supérieur à un gars comme Michkov à ce stade-ci.

Mais voilà, comment prétendre qu’un «kid» de 17 ans va conserver la même attitude sur 10-15 ans? Comment appréhender qu’il va ou ne va pas progresser mentalement, prendre une maturité qui va lui permettre l’exploitation maximale de son talent et de ses ressources?

Les aptitudes psychologiques se mesurent, elles sont une science du sport de plus en plus utilisée par les décideurs avant de repêcher un joueur ou encore de le mettre sous contrat à long terme. En ce sens, il a fallu que Reinbacher soit très fort lors de ses rencontres avec les autorités du Canadien.

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Très bien nanti à la ligne bleue, en recherche de profondeur et de talent pur en attaque, le Tricolore a quand même utilisé un 5e choix au total pour jeter son dévolu sur un défenseur alors que plusieurs attaquants au talent pur et naturel demeuraient disponibles.

J’accorde le bénéfice du doute à Gorton et Hughes. Lorsqu’ils ont réclamé Juraj Slafkovsky au tout premier échelon en 2022, ce dernier n’était le premier choix au total d’aucun partisan et d’aucun observateur averti. Et pourtant, son émergence fait espérer une brillante carrière et beaucoup de plaisir pour les amateurs du CH.

Alors avant de cataloguer Reinbacher comme un «bust», je vais me garder une petite gêne. Mais je suis fébrile à l’idée de voir ce qu’il va apporter à la table du Rocket de Laval dans sa course effrénée pour se tailler une place en séries de fin de saison.

Je vais aussi être indulgent, car il arrive d’une saison de misère dans un climat toxique à Kloten. Aussi parce qu’il arrive de glaces au format olympique et qu’il va devoir s’ajuster à 19 ans seulement à beaucoup de choses en même temps à Laval. Probablement et idéalement pour un an et demi, quoique...

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