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L'article provient de Le Journal de Québec
Société

Un Québécois sur cinq ne travaille pas en français

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Photo portrait de Anne Caroline Desplanques

Anne Caroline Desplanques

2022-11-30T14:12:07Z
2022-11-30T20:35:36Z
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OTTAWA | De moins en moins de travailleurs au Québec parlent principalement en français au travail, d’après les données du Recensement de 2021 portant sur le travail dévoilées hier par Statistique Canada.  

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Bien que le Québec demeure la seule province au Canada où le français est utilisé par une majorité de travailleurs, « la proportion de travailleurs utilisant principalement le français au travail suit une tendance à la baisse », note Statistique Canada.

En 2021, 79,9 % des travailleurs québécois indiquaient parler principalement le français au travail. C’est 2 % de moins qu’en 2001 quand 81,8 % des travailleurs indiquaient parler principalement la langue de Molière au travail.

Ainsi, un travailleur sur cinq (20 %) au Québec n’a pas le français comme principale langue au travail. 14 % utilisent l’anglais et 5,4 % déclarent utiliser le français et l’anglais à égalité. Au total, 35,4 % des travailleurs utilisent régulièrement l’anglais.

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Déclin plus marqué à Montréal

À Montréal, le recul est plus marqué qu’ailleurs : 70 % des travailleurs y indiquent utiliser principalement le français, soit près de 3 % moins qu’il y a 20 ans quand 72,8 % des travailleurs utilisaient essentiellement le français.

Dans la région métropolitaine, « les secteurs d’industrie où l’utilisation principale du français a le plus diminué de 2001 à 2021 étaient l’industrie de l’information et l’industrie culturelle, le secteur de la finance et des assurances, ainsi que les services professionnels, scientifiques et techniques », indique Statistique Canada.

Pour expliquer ce phénomène, les statisticiens expliquent que la proportion de travailleurs au Québec qui sont capables de soutenir une conversation en anglais a augmenté, passant de 60,3 % en 2016 à 62,9 % en 2021, tandis que le taux de connaissance du français a glissé, passant de 96,1 % à 95,2 % pendant la même période.

Nouveaux arrivants

De plus, la proportion de travailleurs connaissant le français, mais pas l’anglais a diminué, passant de 39,5 % à 36,8 %, alors que la proportion de ceux connaissant l’anglais, mais pas le français a augmenté, passant de 3,7 % à 4,5 %.

Parmi ces travailleurs qui ne parlent pas du tout le français, environ le tiers sont de nouveaux résidents qui n’habitaient pas le Québec avant 2016 : 8 % sont des migrants interprovinciaux et 24 % sont des migrants internationaux.

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Et le Québec n’est pas le seul : le français est en déclin comme langue de travail partout au Canada, à 19,9 % en 2021 contre 20,3 % en 2001. La langue de Molière perd ainsi du terrain au Nouveau-Brunswick autant qu’au Québec : 20,1 % des travailleurs y parlaient le français en 2021 contre 22,2 % en 2021.

Outre les deux langues officielles, 1,3 % des travailleurs de l’ensemble du pays indiquent utiliser une autre langue dans le cadre de leurs fonctions. Les autres langues utilisées régulièrement au travail sont le mandarin (environ 130 000 personnes), le pendjabi (102 000), le yue (cantonais) (83 000) et l’espagnol (81 000).

Ce qu'ils ont dit

« C’est préoccupant, fait qu’on va continuer avec notre projet de loi C-13 qui amène des protections pour ceux qui veulent travailler en français à travers le pays, pas seulement au Québec »

– Justin Trudeau, premier ministre du Canada

« C’est un problème, c’est une vraie menace et ça montre comment au niveau fédéral on doit ajouter plus de ressources pour la francisation pour promouvoir la langue française »

– Jagmeet Singh, Nouveau Parti démocratique du Québec

« Il faut s’assurer aussi que l’immigration soit faite avec des gens qui puissent s’exprimer en français lors de leur arrivée [...] nous avons une responsabilité au fédéral de s’assurer que les gens qui viennent ici au Québec puissent s’exprimer en français ou aient les outils nécessaires pour l’apprendre »

– Gérard Deltell, Parti conservateur du Canada

« Le fédéral doit laisser l’Assemblée nationale du Québec légiférer et réglementer en matière de langue française [...] La Charte de la langue française doit s’appliquer aux entreprises sous juridiction fédérale »

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– Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois

Déclin du français en 20 ans :

Travailleurs parlant principalement le français  

  • Au Canada : 20,3% en 2001, 19,9% en 2021  
  • Au Québec : 81,8% en 2001, 79,9% en 2021  
  • À Montréal : 71,8% en 2001, 70% en 2021  
  • Ottawa-Gatineau : 18,4% en 2001, 17,3% en 2021    

Les secteurs industriels où le français décline le plus :

De 2016 à 2021, la diminution dans le taux d’usage principal du français était la plus marquée dans  

  • l’industrie de l’information et l’industrie culturelle (de 68,1 % en 2016 à 62,3 % en 2021)  
  • le secteur de la finance et des assurances (74,3 % à 71,0 %)  
  • les services professionnels, scientifiques et techniques (69,2 % à 65,7 %)    

Ces secteurs étaient déjà parmi ceux où le taux d’utilisation principale du français était le plus bas en 2016.

L’Outaouais championne de l’anglais au travail :

Proportions de travailleurs qui utilisent principalement l’anglais  

  • Pontiac 69 %  
  • MRC des Collines-de-l’Outaouais 38 %  
  • Ville de Gatineau 35 %  
  • Île de Montréal 32 %  
  • Nord-du-Québec 31 %    
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