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Un président «pas chrétien»: Trump, cible récurrente du pape François

AFP
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2025-04-21T16:55:55Z
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Pour François, Donald Trump n'était «pas chrétien»: le défunt pape a critiqué durement, et de manière répétée, la politique antimigrants du président américain, lequel se présente comme un défenseur de la foi, voire un élu de Dieu.

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Usant de son franc-parler notoire, le souverain pontife avait fait en février 2016 une incursion remarquée dans la campagne présidentielle américaine, disant du candidat Trump: «Une personne qui veut construire des murs et non des ponts n'est pas chrétienne».

Le milliardaire, qui promettait alors d'ériger une haute muraille tout au long de la frontière avec le Mexique, avait dénoncé des propos «scandaleux».

Lundi, après le décès du pape à l'âge de 88 ans, Donald Trump a publié un court message sur sa plateforme Truth Social: «Repose en paix, pape François! Que Dieu le bénisse, ainsi que tous ceux qui l'ont aimé».

Il a ensuite annoncé que les drapeaux américains seraient mis en berne sur les édifices publics dans tout le pays en l'honneur du défunt pape, un «homme bien».

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Le vice-président JD Vance, converti au catholicisme en 2019 et qui avait rencontré le chef de l'Église catholique dimanche, est resté lui aussi sobre et concis dans son hommage: «Je suis de tout cœur avec les millions de chrétiens du monde qui l'aimaient. J'ai été heureux de le voir hier, même s'il était manifestement très malade», a-t-il écrit sur le réseau social X.

Le président américain, qui se définit comme un chrétien «sans appartenance», avait assuré le jour de son investiture que Dieu l'avait «sauvé» d'une tentative d'assassinat pour qu'il enraye un déclin généralisé de l'Amérique.

Il a créé un «Bureau de la Foi» à la Maison-Blanche et a diffusé récemment une photo le montrant en prière, dans le Bureau ovale, entouré de guides spirituels évangéliques.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Leçon de théologie

François, qui avait reçu Donald Trump au Vatican lors de son premier mandat en 2017 pour une entrevue d'une demi-heure, l'avait déjà critiqué pour ses positions antimigrant.

Après le retour au pouvoir du républicain le 20 janvier, le jésuite argentin, grand défenseur des exclus, n'avait pas radouci le ton, au contraire.

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L'expulsion de «personnes qui, dans de nombreux cas, ont quitté leur pays pour des raisons d'extrême pauvreté, d'insécurité, d'exploitation, de persécution ou de grave détérioration de l'environnement, porte atteinte à la dignité de nombreux hommes et femmes», avait-il déploré dans une rare lettre adressée aux évêques américains et publiée par le Vatican.

«Je voudrais qu'il se concentre sur l'Église catholique et nous laisse nous occuper des frontières», avait lancé Tom Homan, chargé par Donald Trump d'orchestrer une politique d'expulsions à grande échelle, et qui, comme JD Vance ou la porte-parole de l'exécutif américain Karoline Leavitt, se revendique catholique.

Dans sa missive, François appelait aussi à pratiquer «une fraternité ouverte à tous, sans exception», en laissant de côté «l’identité personnelle, communautaire ou nationale».

Nombre de commentateurs y ont vu une leçon de théologie adressée en particulier à JD Vance, qui invoque un précepte de la doctrine catholique appelée «ordo amoris» - «ordre d'amour» - pour justifier la politique anti-immigration, affirmant que la charité chrétienne doit d'abord bénéficier aux personnes les plus proches de soi, et non aux étrangers.

Le conflit entre le gouvernement Trump et le clergé catholique s'est aussi porté devant les tribunaux: la Conférence des évêques américains a attaqué en justice l'arrêt du financement de programmes de soutien aux réfugiés gérés par l'Église.

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