Un poil, c’est un poil


Madeleine Pilote-Côté
En avril, on ne se découvre pas d’un fil, et en mai, on laisse nos poils pousser !
Les shorts, les camisoles, les jupes et les robes sont sorties et ça tombe bien, parce que l’événement Maipoils invite les femmes, les hommes et les personnes non binaires à laisser leurs poils pousser tout au long du mois de mai.
Pour les femmes, le beau temps rime souvent avec l’urgence de se raser, de s’épiler, de tout faire pour avoir une peau d’apparence lisse, question de se sentir présentable en société. Tout ce temps perdu à tenter de contrôler sa pilosité nous ferait-il passer à côté d’une partie de l’été ?
Et vous, chères québécoises, seriez-vous prêtes à laisser votre pilosité s’installer ?
S’interroger sur notre perception
Qu’on se rase ou pas, qu’on s’épile ou non, au mois de mai, on devrait en profiter pour se poser des questions sur notre perception du poil des femmes.
Pourquoi le poil des femmes peut-il nous sembler plus dégueu que celui des hommes ? Est-ce normal que l’on tolère moins la pilosité des femmes que celle des hommes ?
Trop longtemps, on a démonisé le poil des femmes. Ainsi, on a entravé leur liberté de prendre des décisions sans peur du jugement concernant leur pilosité.
À bas ce double standard !
Quel vent de fraîcheur que de voir des femmes aux jambes velues ! Ça me fait réellement du bien de voir les poils d’une femme danser au rythme des courants d’air du métro, de voir des poils d’aisselles briller au soleil dans un parc.
Les hommes jouissent d’une grande liberté concernant leur pilosité. En 2022, le temps est venu de cesser ce double standard et d’offrir le même je-m’en-foutisme aux poils des femmes pour qu’elles aient réellement le choix d’en faire ce qu’elles veulent.
Parce qu’entre vous et moi, qu’il pousse sur n’importe quel corps, un poil, c’est un poil.