Un plan de QS pour accélérer le recrutement d'infirmières
Patrick Bellerose
Québec solidaire a présenté, lundi, son plan pour inciter le gouvernement Legault à aller plus vite, et plus loin, dans le recrutement d’infirmières pour le réseau de la santé.
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Nommé «Plan respect», le document remis aux journalistes reprend certaines idées déjà mises de l’avant par le ministre de la Santé, en plus de l’inviter à mettre en place de nouvelles mesures, comme des ratios pour déterminer un nombre maximum de patients par professionnel de la santé.
«Lancer des belles idées, des belles intentions, ça ne suffira pas, il faut venir transformer la culture qui règne dans notre réseau de la santé depuis longtemps», a commenté le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, lors d’une conférence de presse.
Déjà, le ministre de la Santé a proposé des mesures pour ramener les infirmières en agence privée vers le réseau de la santé, principalement grâce à la création de postes à temps plein et à l’octroi de primes. Christian Dubé dit vouloir ainsi mettre fin au recours au temps supplémentaire obligatoire.
Québec solidaire propose deux mesures pour accélérer le processus: établir un délai de trois ans pour le rapatriement des infirmières en agence vers le public et produire un rapport mensuel sur le recours à ces employés du privé ainsi qu’au temps supplémentaire obligatoire.
Mesures concrètes
«Le ministre a dit que c'était effectivement des problèmes et qu'il voulait s'y attaquer. Très bien, d'accord, mais ça nous prend un plan», explique le critique de QS en matière de santé, Vincent Marissal.
QS n’entend pas interdire carrément les agences privées, mais il souhaite leur couper les vivres. «On resserre les différents encadrements des agences pour rendre le travail en agence de moins en moins attrayant pendant, et ça, c'est fondamental, qu'on rend celui pour le public de plus en plus attrayant», dit M. Nadeau-Dubois.
Le plan de QS réclame aussi que le gouvernement Legault mette en place une planification nationale de la main-d’œuvre. «Il s'agit de savoir de combien de gens on aura besoin, combien on en forme. Ça évite de se retrouver avec les pénuries qu'on voit aujourd'hui. Et puis, croyez-le ou non, mais la dernière fois que ça a été fait au Québec, c'est en 2001», a déploré Vincent Marissal.
Des ratios professionnels-patients
QS presse également le gouvernement d’aller de l’avant avec l’idée d’un nombre maximum de patients par professionnel de la santé. Ces fameux ratios avaient fait l’objet de projets pilotes sous le gouvernement Couillard, avant d’être abandonnés par l’administration actuelle. «Ça avait été promis par le gouvernement, c'est apparemment tombé dans les oubliettes», se désole M. Marissal.
«L'idée, c'est d'instaurer un plancher, un plancher en termes de sécurité pour les patients, a renchéri Gabriel Nadeau-Dubois. [...] Quand ça a été fait en Californie, quand ça a été fait en Australie, ça a fonctionné, ça a ramené du monde dans les réseaux publics.»