Un plafond budgétaire qui dérange
Tommy Thurber
Les écuries de Formule 1 tiennent mordicus au plafond budgétaire imposé cette année, mais un rajustement pour contrer l'inflation semble de plus en plus inévitable.
Pour la première fois de l’histoire de la discipline, les dépenses liées à la performance de la voiture sont limitées. Le plafond est fixé à 140 millions $ pour cette année.
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Or, l’inflation touche également la F1, notamment en ce qui a trait aux dépenses d’affrètement et de production des pièces. Ainsi, plusieurs équipes ont mis en garde la Fédération internationale de l’automobile (FIA), annonçant qu’elles allaient difficilement pouvoir respecter les contraintes financières d’ici la fin de la campagne.
La situation est d’autant plus compliquée que chaque accident en piste est comptabilisé sous le plafond.
«C’est difficile cette année avec la situation financière parce que les prix augmentent, a confirmé samedi Franz Tost, directeur d’AlphaTauri, dans le cadre du Grand Prix de Montréal. Les pièces coûtent plus cher. AlphaTauri est à la limite. Nous ne pouvons pas avoir d’incidents d’ici la fin de la saison, car sinon, ce sera difficile. Si le plafond peut augmenter un peu, nous serions en faveur.»
Nécessaire
Le plafond a été mis en place pour assurer une plus grande parité au sein du peloton. C’est d’ailleurs ce qu’a tenu à rappeler Zak Brown, le grand patron de McLaren.
«En fin de compte, je crois que le plafond budgétaire est une excellente chose pour le sport, mais nous devons reconnaître certaines circonstances inattendues», a-t-il expliqué.
Si la majorité des équipes semblent souhaiter un rajustement du montant, le son de cloche est différent chez Alpine. Otmar Szafnauer est bien conscient que des discussions ont lieu dans les coulisses, mais il espère que l’augmentation sera minime.
«Nous sommes contre une augmentation cette année, mais je réalise qu’il y a des discussions dans les coulisses pour l’augmenter, a regretté le directeur de l’écurie française. Les prix ont augmenté dans quelques domaines. On peut les mesurer. Si nous en venons, comme j’en ai peur, à un compromis, je pense que ce sera raisonnable.»
Calendrier à 24 courses: les écuries font confiance à la F1
Avec l’arrivée d’un Grand Prix à Las Vegas dès 2023, le calendrier pourrait passer à 24 courses l’année prochaine. Si quelques ajustements sont apportés, les équipes n’y voient aucun problème.
«Nous appuyons la F1 pour trouver l’équilibre entre les nouvelles courses et les classiques, a ainsi dit Mike Krack, directeur d’Aston Martin, samedi en conférence de presse au circuit Gilles-Villeneuve. Si certaines courses ne sont pas au calendrier chaque année, je ne pense pas que c’est dramatique. Il faut trouver de nouvelles [courses] sans en avoir 35.»
Pour garder les courses historiques, telles que Monaco et Spa-Francorchamps, un système de rotation pourrait ainsi devoir être implanté.
«Nous avons un problème de luxe: il y a plus de pays qui veulent une course que de Grands Prix que nous pouvons mettre au calendrier, a fait valoir Zak Brown, directeur de McLaren. C’est un bon problème à avoir. Ultimement, nous avons une confiance énorme envers [le président de la F1] Stefano Domenicali pour mettre sur pied le calendrier optimal. Je crois qu’il y aura un moment où nous devrons mettre en place un système de rotation.»
Amour du sport
D’autres ont appuyé cette possibilité sans réserve, par passion pour le sport.
«Nous coursons. C’est notre "business". Plus il y a de courses, mieux c’est. Alors j’espère qu’il y aura 24 courses», a déclaré Franz Tost, patron d’AlphaTauri.
«Nous faisons un travail que la moitié de la planète voudrait faire. Je suis en amour avec mon sport et je m’en fous qu’il y ait 24 ou 23 courses», a ajouté Frédéric Vasseur, directeur chez Alfa Romeo.