Un piège que devra éviter Kim Clavel
Philippe Asselin
Si Kim Clavel l’emporte contre la Bolivienne Mariela Ribera vendredi prochain, au Casino de Montréal, ça ne changera pas son parcours. Si elle perd, ce sont des années de dur labeur qui passeront dans le tordeur.
Initialement, la Québécoise devait se battre contre la championne du monde WBC des poids mi-mouches Yesenia Gomez le 11 mars. La Mexicaine a toutefois demandé plus de temps pour préparer ce combat, qui est maintenant prévu en mai prochain.
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Le Groupe Yvon Michel a donc trouvé une adversaire de remplacement pour Clavel (14-0-0, 2 K.-O.), soit Rivera (11-6-0, 8 K.-O.). Cette dernière n’est pas un pied de céleri et est une réelle menace pour la pugiliste de Montréal.
Questionnée lundi en conférence de presse sur le danger que représente ce combat supplémentaire avant sa première chance de devenir championne du monde, Clavel affichait une confiance inébranlable.
«Je me dois d’y aller "all-in" et de ne pas douter, a-t-elle dit. J’ai fait tous mes devoirs et je suis prête. Dans chacun de mes combats, je suis arrivée avec l’état d’esprit d’une gagnante. J’aime mieux de ne pas penser au reste.»
«Je voulais retourner dans le ring. Je déteste rester inactive, a poursuivi la détentrice de la ceinture Silver WBC chez les mi-mouches. C’était déjà dans ma tête que j’allais me battre le 11 mars et je ne pouvais pas concevoir de ne pas boxer cette journée-là.»
«Des petites surprises»
Le dernier combat de Clavel remonte au 28 août 2021. Elle a dû renoncer une première fois à un affrontement contre Gomez le 17 décembre en raison d’une blessure.
Ce long laps de temps sans combat lui a permis de mettre les bouchées doubles à l’entraînement et d’apprendre de nouvelles combinaisons. Elle a d’ailleurs bien l’intention d’en faire usage contre Ribera, que l’on surnomme «la petite sorcière».
«J’ai des petites surprises, a clamé Clavel. Elle ne réussira pas à me jeter un sort et ses lapins, ils vont rester dans son chapeau.»
«C’est très excitant. La beauté du sport, c’est que l’unique limite qui existe est celle que tu te mets, a-t-elle ensuite ajouté. Tu peux toujours créer. Des combinaisons, il y en a à l’infinie. Nous avons touché à des petits trucs que je n’avais jamais vraiment faits auparavant.»
«J’ai vraiment hâte de montrer ça aux amateurs de boxe.»
Un exemple
Rencontrée la veille de la Journée internationale des droits des femmes, Clavel s’est dite heureuse d’être un modèle pour les jeunes filles.
«Quand j’étais jeune, je n’avais pas d’exemples de boxeuses professionnelles. Pourtant, mon entraîneuse Danielle Bouchard se battait à l’époque, mais ses combats n’étaient pas à la télévision.»
«Ça permet à nos jeunes Québécoises de rêver. C’est important d’ouvrir la voie», a-t-elle exprimé à propos de son parcours, en parlant aussi de ceux de la joueuse de tennis Leylah Annie Fernandez et de la hockeyeuse Marie-Philip Poulin, notamment.
Clavel rêve toutefois du jour où on ne fera plus un cas de la présence des femmes dans le sport professionnel.
«Je pense que nous ne sommes pas encore rendus là. Mais dans 10 ans, on en parlera même plus et ce sera juste la normalité. Je le souhaite vraiment.»
Dans la vidéo ci-dessus, voyez l’entrevue accordée par Kim Clavel à l’émission JiC, lundi.