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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Un otage exécuté pour «chaque bombardement israélien», menace le Hamas

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Agence France-Presse

2023-10-09T17:23:30Z
2023-10-09T18:50:26Z
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La branche armée du Hamas, les Brigades Qassam, menace d’exécuter un otage israélien «pour chaque bombardement israélien», selon un communiqué transmis à «Al Jazeera».

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La chaine d’information en continu du Qatar a rapporté l’information en fin de soirée, heure locale en Israël, au moment où l’armée de l’État hébreu mène des frappes intensives sur Gaza.

«Tout ciblage de civils innocents, sans avertissement, se traduira malheureusement par l’exécution de l’un des prisonniers que nous détenons, et nous serons contraints de diffuser cette exécution», a soulevé Abu Obeida, porte-parole du Hamas, ajoutant que l’organisation terroriste «regrette cette décision».

«L'ennemi ne comprend pas le langage humanitaire et éthique, donc nous allons leur parler un langage qu'ils comprennent», ajoute le communiqué.

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Israël bombarde la bande de Gaza depuis le début de l'offensive surprise du Hamas samedi dans le sud d'Israël, qui a fait plus de 700 morts.

Plus d'une centaine d'otages israéliens ont été pris à Gaza, selon le ministre israélien des Affaires étrangères, du jamais vu dans l'histoire du pays.

L'armée israélienne a annoncé lundi avoir les détails de tous les otages à Gaza et en avoir informé pour le moment 30 familles.

250 personnes massacrées

La guerre a fait près de 1400 morts au total, selon les bilans officiels de part et d'autre.

Selon l'armée, plus de 800 Israéliens ont été tués depuis le début de l'offensive samedi. 

«À ma connaissance, depuis la Shoah, il n'y a jamais eu autant de juifs tués en un seul jour», a déclaré le président israélien, Isaac Herzog, dans une vidéo.

Samedi, 250 personnes ont été massacrées dans une «rave party» organisée dans le désert israélien près de la bande Gaza, selon le porte-parole de l'ONG Zaka, Moti Bukjin, qui a participé à la collecte des corps.

AFP
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Le ministère de la Santé israélien a également fait état de 2616 blessés. Côté palestinien, 560 personnes ont été tuées et 2900 blessées, selon les autorités locales.

Des dizaines de milliers de soldats israéliens sont déployés autour de la bande de Gaza, mince territoire côtier peuplé de 2,3 millions de Palestiniens et contrôlé par le Hamas depuis 2007.

Rupture en approvisionnement

Dans la foulée de l'annonce du «siège» de Gaza, le ministre israélien de l'Énergie, Israël Katz, a ordonné la «coupure immédiate» de l'approvisionnement en eau de cette enclave palestinienne à laquelle Israël fournit 10% de la consommation annuelle.

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L'armée s'efforce aussi de sauver les Israéliens pris en otage par le Hamas, plus de 100 selon le gouvernement israélien, du jamais vu dans l'histoire du pays pris par surprise par cette offensive lancée samedi au dernier jour des fêtes juives de Souccot, «de loin le pire jour de l'histoire d'Israël», selon un porte-parole de l'armée.

«Ce qui s'est passé est sans précédent en Israël», a reconnu le premier ministre israélien.

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L'armée israélienne estime à un millier le nombre de combattants du Hamas ayant participé à «l'invasion d'Israël», a déclaré un porte-parole sur X (ex-Twitter).

L'armée a par ailleurs annoncé avoir tué «plusieurs suspects armés» qui s'étaient infiltrés en Israël à partir du Liban.

Lundi, les sirènes d'alerte à la roquette ont retenti à Jérusalem et dans le centre d'Israël, alors que les tirs de roquettes en provenance de Gaza se sont poursuivis surtout sur le sud d'Israël.

Israël pris de court

Nombre de ressortissants d'autres pays, certains ayant aussi la nationalité israélienne, ont été tués dans l'offensive du Hamas, notamment 12 Thaïlandais, 10 Népalais, au moins neuf Américains, deux Français et un Canadien, selon les autorités de ces pays.

Jonathan Panikoff, directeur de l'initiative Scowcroft pour la sécurité au Moyen-Orient, a estimé qu'«Israël a été pris de court par cette attaque sans précédent» et «beaucoup d'Israéliens ont du mal à comprendre comment cela a pu se produire».

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Pour Yaakov Shoshani, 70 ans, un habitant de Sdérot, dans le sud d'Israël, «les systèmes ont tous échoué ici, qu'il s'agisse du renseignement, du renseignement militaire, civil, des systèmes de détection, de la barrière frontalière (avec Gaza), tout a échoué».

«C'est de loin le pire jour de l'histoire d'Israël. Jamais auparavant autant d'Israéliens n'avaient été tués en une seule fois», a déclaré un porte-parole de l'armée, selon lequel il pourrait s'agir «à la fois d'un 11 septembre et d'un Pearl Harbour».

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Après avoir franchi la barrière frontalière qu'Israël considérait imprenable, des combattants du Hamas se sont engouffrés depuis la bande de Gaza dans des localités juives du sud du pays. 

Là, des hommes armés sont allés de maison en maison, abattant des citoyens ou les enlevant pour les ramener à Gaza.

«Depuis la Shoah, nous n'avons pas été témoins de scènes de juifs, des femmes, des enfants et des grands-parents pris sur des camions en captivité», a encore dit M. Herzog.

Un ancien soldat israélien a déclaré que la guerre israélo-arabe de 1973, qui reste un traumatisme national en Israël, était «peu de choses» comparées au raid du Hamas de samedi, ajoutant qu'il s'agissait d'un «très grave échec».

L'offensive du Hamas a été lancée 50 ans et un jour après cette guerre qui avait pris Israël totalement par surprise et fait 2.600 morts côté israélien en trois semaines de combats.

Les Brigades Al-Qassam, branche militaire du Hamas, ont annoncé avoir déclenché cette opération et tiré plus de 5000 roquettes vers Israël pour «mettre fin aux crimes de l'occupation».

Réactions à l'international

L'attaque du Hamas a été condamnée par de nombreux pays occidentaux. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, tout en reconnaissant les «inquiétudes légitimes d'Israël pour sa sécurité», s'est dit «profondément bouleversé» par l'annonce des autorités israéliennes du «siège complet» de la bande de Gaza.

De leur côté, les États-Unis ont commencé dimanche à envoyer de l'aide militaire à Israël avec de nouvelles munitions et à rapprocher leur groupe aéronaval du porte-avions USS Gerald Ford en Méditerranée.

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell a convoqué une réunion d'urgence mardi pour évoquer la situation en Israël et à Gaza.

AFP
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