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L'article provient de Le Journal de Montréal

Un Nobel de chimie s’amène à l’UdeM

Ses travaux ont permis la mise au point du vaccin à ARN des pharmaceutiques Pfizer-BioNTech et Moderna

Le professeur Sidney Altman, prix Nobel de chimie 1989.
Le professeur Sidney Altman, prix Nobel de chimie 1989. Photo courtoisie
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Photo portrait de Mathieu-Robert Sauvé

Mathieu-Robert Sauvé

24 septembre 2021
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Jamais Sidney Altman n’aurait pensé que ses travaux de recherche sur l’ARN allaient permettre un jour le développement de traitements préventifs contre des maladies graves, mais c’est pourtant un vaccin fabriqué à partir de cette technologie qu’il a reçu près de quatre décennies plus tard pour le protéger de la COVID-19.

« Mes travaux n’avaient aucun autre but que de mieux comprendre les différentes fonctions de l’ARN et c’est ce dont je suis le plus fier », affirme au Journal le biochimiste, lauréat du prix Nobel de chimie en 1989.

Le Montréalais d’origine vient d’accepter un poste à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et à l’Institut de recherche clinique de Montréal (IRCM).

« Cette embauche comme chercheur invité est une excellente nouvelle pour Montréal ; la meilleure depuis le début de la pandémie », commente le Dr Michel Chrétien.

Il affirme qu’il s’agit d’une première dans l’histoire des universités québécoises. Jamais, auparavant, n’avait-on recruté un prix Nobel pour enseigner au Québec.

Dès le 23 septembre, le professeur Altman a donné son premier cours par visioconférence à 70 étudiants du département de biochimie. 

Ses prochaines présentations se dérouleront sur place. Il prévoit venir à Montréal quatre ou cinq fois par an pour rencontrer les étudiants et les chercheurs. « Je suis très attaché à ma ville natale, où je viens presque chaque année depuis que je vis aux États-Unis », commente le professeur Altman.

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Il a roulé sa bosse dans les plus grandes universités américaines, du Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Harvard et Yale. 

Avec le père de l’ADN

Il a même travaillé avec Francis Crick, le codécouvreur de la structure de l’ADN, une des grandes percées de l’histoire.

L’homme de 82 ans toujours actif en recherche (il cosigne deux articles scientifiques en 2021) « renforcera le pôle de recherche sur l’ARN que nous avons mis sur pied au cours des dernières années », ajoute le directeur de l’IRCM, Jean-François Côté.

Moins « célèbre » que l’acide désoxyribonucléique (ADN), l’acide ribonucléique (ARN) recèle de nombreux mystères que les chercheurs tentent de découvrir. Il pourrait permettre la lutte à de nombreuses maladies tout en expliquant les origines de la vie. 

Deux vaccins contre la COVID-19, ceux de Pfizer-BioNTech et Moderna, utilisent la technologie de l’ARN.

Le p’tit gars de NDG

C’est dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce que Sidney Altman a grandi. Ses plus anciens souvenirs remontent à l’épicerie que tenait son père, rue Sherbrooke. Puis ses parents ont déménagé dans la rue Royal. 

Son premier coup de cœur pour la science, il l’a eu vers l’âge de 13 ans à l’école Wilingdon, dans le quartier Monkland. 

« On nous avait présenté le tableau périodique », relate l’homme de science.

Est-ce que la remise du Nobel à Stockholm en 1989 (partagé avec Thomas R. Cech) constitue le sommet de sa carrière ?

« Non, ma plus grande émotion scientifique s’est déroulée dans mon laboratoire de l’Université Yale en 1983 quand nous avons démontré que l’ARN était bien plus que des acides messagers. »

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En directMario Dumont