«On s’lâche pas!»: le comédien Hubert Proulx a conçu un «one-man show et demi» avec son ado de 14 ans
Le duo père-fils présente ce spectacle hybride mis en scène par Anne Dorval


Raphaël Gendron-Martin
«C’est rare qu’un père et son fils soient sur scène ensemble. En parlant de notre histoire personnelle, les gens baissent la garde.» Avec On s’lâche pas!, Hubert Proulx a voulu offrir un spectacle hybride entre l’humour, le théâtre et le documentaire. Le Journal s’est entretenu avec le comédien de 46 ans sur la tournée avec son ado de 14 ans, la fin du spectacle Dehors novembre, son projet musical et sa relation avec la députée Ruba Ghazal.
Bien connu pour ses rôles à la télé et au théâtre, Hubert Proulx pensait depuis plusieurs années faire un spectacle solo. Mais quand il a fait un numéro pour Ève Landry à l’émission Prière de ne pas envoyer de fleurs, en compagnie de son fils Viktor, c’est là que le déclic d’un spectacle à deux s’est produit.
«Mon gars avait déjà participé à cinq pièces de théâtre professionnelles. Et dans le sketch, le rapport père-fils avait super bien marché, raconte-t-il. Le petit blond aux yeux bleus qui humilie un peu son père... C’était le fun de voir un gars comme moi se faire ramasser un peu par la plus jeune génération!»
Projet de famille
Hubert a par la suite demandé à fiston s’il voulait participer à un projet avec lui. Viktor a accepté. «J’ai vu ça comme un projet de famille, un moment privilégié à vivre ensemble», dit le paternel.
Étant présentement en deuxième secondaire, Viktor a de bonnes notes à l’école, ce qui a convaincu son père de l’emmener en tournée. «S’il n’était pas bon à l’école, je n’aurais jamais fait un spectacle avec lui, dit Hubert. C’est aussi un enfant qui est discipliné. Il est toujours en avance sur ses devoirs.»
Le comédien décrit On s’lâche pas! comme «un spectacle sur la famille, sur les modèles, sur la transmission». En plus de raconter la relation père-fils entre Viktor et lui, Hubert aborde le syndrome du sauveur qu’il a développé avec son frère qui était toxicomane.

L’authenticité d’Anne Dorval
Hubert et son fils sont tout le long ensemble sur scène. Est-ce qu’on peut parler d’un two-men show? «Je dis toujours que c’est un one-man show et demi!» répond Hubert en riant.
Pour la mise en scène, Hubert Proulx a fait appel à une de ses bonnes amies, Anne Dorval. «J’avais besoin de quelqu’un qui allait nous pousser plus loin dans le jeu, dans l’humanité, dit-il. Anne est vraiment dans l’authenticité. Je savais qu’on ne se ferait pas upstager (surclasser) par des concepts de mise en scène.»
Projets musicaux
Il y a quelques jours, le comédien a donné la dernière représentation du documentaire musical sur Les Colocs, Dehors novembre. «On a fait 75 représentations, ce qui est quand même pas pire pour un show niché. La réception était vraiment bonne. On parle de peut-être le reprendre pour le 30e anniversaire de l’album en 2027-2028.»
Toujours au chapitre de la musique, Hubert Proulx vient de sortir un mini-album, Pleurer à l’envers. Le comédien a déjà lancé un autre mini-album en 2020 et un disque complet, deux ans plus tôt. Il aimerait «éventuellement» préparer un spectacle musical.

En amour avec une politicienne
Côté cœur, Hubert Proulx partage sa vie depuis bientôt quatre ans avec la politicienne de Québec solidaire, Ruba Ghazal. Se considérant comme un artiste engagé, il reconnaît voir la politique différemment depuis qu’il fréquente la députée. «Je la vois avec moins de cynisme. Ce sont des gens qui se dévouent corps et âme.»

Pourrait-il un jour se présenter lui-même en politique? «Je ne pense pas, répond-il. Ça ne me tente pas. En tout cas, si un jour, je me lance en politique, c’est parce que je vais avoir changé d’idée. Parce que là, pour l’instant, je suis très ferme là-dessus. C’est non. Mais on ne sait jamais.»
Le spectacle On s'lâche pas! sera présenté à Brossard (Le Club, 23 mai), Québec (Salle Octave-Crémazie, 27 mai et 14 juin) et Montréal (Gesù, 6 septembre). Pour toutes les dates: onslachepas.ca.