Un Mondial junior sur fond de scandale
Kevin Dubé
Le Championnat mondial de hockey junior suscite, année après année, un engouement monstre à travers le Canada. Pas cette année.
Certes, l’événement est présenté au mois d’août alors qu’il fait un soleil de plomb à Edmonton, contrairement au traditionnel tournoi du temps des Fêtes, mais ce n’est pas tout. C’est qu’il y a un éléphant dans la pièce, un énorme, même.
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L’événement est présenté en sol canadien dans la foulée du scandale qui éclabousse Hockey Canada depuis plusieurs mois, à la suite de révélations de plusieurs cas d’inconduite et d’agression sexuelle de ses membres qui ont été réglés par l’organisation à coût de plusieurs millions de dollars via un fonds de réserve prévu pour payer les responsabilités non assurées, dont les agressions sexuelles.
En entrant dans l’enceinte du Rogers Place, on aperçoit rapidement que ce tournoi n’en est pas un «normal». Outre «Tissot», un partenaire de longue date de la Fédération internationale de hockey sur glace (FIHG), il n’y a aucune autre publicité sur les bandes ni sur la patinoire, résultat des nombreux partenaires et commanditaires de Hockey Canada qui ont décidé de mettre sur pause leur association avec l’organisation à la suite des révélations.
En quelques semaines, de gros joueurs comme Telus, la Banque Scotia, Tim Hortons et Esso se sont retirés, au cours des dernières semaines.
Impact au guichet ?
Jusqu’à présent, le tournoi semble aussi difficile à vendre à la population albertaine. En date de mardi, il était possible de se procurer des billets pour tous les matchs, dont tous ceux du Canada, et ce, dans à peu près toutes les sections de l’amphithéâtre. Même pour le match de la médaille d’or.
Une centaine de personnes environ était présente pour le premier match du tournoi, mardi midi, entre la Slovaquie et la Tchéquie.
Pour l’instant, la coursive supérieure du Rogers Centre n’est pas ouverte et a été cachée par de grands rideaux noirs.
Un membre de Hockey Canada nous disait mardi qu’il ne savait pas s’ils allaient les ouvrir durant le tournoi.
Si la tourmente dans laquelle est plongée Hockey Canada joue assurément un rôle dans la réticence des gens à se déplacer pour les encourager, il faut aussi reconnaître que ce Mondial junior en version estivale a perdu un peu de son lustre par les nombreux retraits de joueurs importants.
Équipe Canada junior, par exemple, a vu neuf de ses représentants faire une croix sur l’événement pour se concentrer sur leur prochain camp professionnel, dont Owen Power, Cole Perfetti, Shane Wright et Kaiden Guhle.
Pas une distraction
Du côté d’Équipe Canada junior, on assure que tout ce qui entoure l’organisation n’est pas devenu une distraction à l’interne.
«Puisqu’on a eu un très court camp d’entraînement de huit jours, les joueurs ont été plus occupés qu’à l’habitude. Normalement, durant Noël, on essaie de leur donner un peu de repos puisqu’ils arrivent de leur équipe junior, mais ce ne fut pas le cas récemment. Ç’a été la clé», a mentionné l’entraîneur-chef canadien, Dave Cameron.
«Je suis simplement reconnaissant envers la Fédération internationale de hockey de tenir ce tournoi. Ils n’étaient pas obligés de le faire et c’est pour nous qu’ils le font», ajoutait quant à lui le capitaine canadien, Mason McTavish.