Un modèle d’efficacité à 20 ans
Jonathan Bernier
Porter les couleurs des Red Wings n’a rien de bien plaisant depuis quelques années. Les exclusions des séries se suivent depuis cinq saisons. On est loin de l’époque des 25 participations de suite à la danse du printemps. Période au cours de laquelle cette concession a ajouté quatre coupes Stanley à sa liste.
Voilà qu’après deux ans et demi avec Steve Yzerman comme chef d’orchestre, on voit poindre une lumière au bout du tunnel.
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La jeunesse semble florissante. Aux jeunes vétérans Dylan Larkin et Tyler Bertuzzi se sont greffés Lucas Raymond et Moritz Seider, respectivement les choix de premier tour de l’équipe en 2020 et 2019.
Filip Zadina (2018) et Michael Rasmussen (2017) sont également des sélections de premier tour ayant décroché un poste régulier au sein de l’équipe. Dans l’art de bien repêcher, les Red Wings obtiennent une bonne note.
Bien soutenu
Revenons à Seider. L’Allemand de 20 ans en est à ses premiers pas dans le circuit Bettman après avoir passé la dernière saison à Angelholm, dans la Ligue élite de Suède. Lentement, mais sûrement, à la droite de Nick Leddy, il trouve ses repères.
«Je n’ai pas de problèmes avec les dimensions de la patinoire. J’ai joué dans la Ligue américaine (à Grand Rapids), il y a deux ans. Par contre, le jeu se déroule un peu plus vite, a déclaré le défenseur, au terme de l’entraînement matinal au Centre Bell. Les gars me donnent un bon coup de main, alors je deviens de plus en plus à l’aise.»
Savoir doser
Seider a du flair pour le jeu offensif. Ses 22 points en 49 matchs, dans la Ligue américaine à l’âge de 18 ans, en sont une belle preuve. Déjà, en cinq rencontres avec les Red Wings, il s’est fait complice de quatre buts.
«Sa plus grande force, c’est qu’il croit en lui. Il a connu du succès à tous les niveaux. Toutefois, la LNH est un circuit différent. Tu dois être bon tous les soirs», a indiqué Jeff Blashill.
«On pense qu’il est vraiment prêt pour ce défi, a ajouté l’entraîneur des Red Wings. Ça ne veut pas dire qu’il n’y aura pas des hauts et des bas. Mais on pense que l’expérience qu’il a acquise (en Allemagne, dans la Ligue américaine et en Suède) va l’aider.»
Miser sur un défenseur à l’aise offensivement est un bel atout pour une formation. À condition d’éviter les risques inutiles en choisissant les moments opportuns pour appuyer l’attaque. Ce qui est parfois un concept difficile à saisir pour un jeune joueur. «Il doit apprendre à créer de l’attaque de façon efficace. Certains défenseurs sont capables de le faire, mais sont à risque défensivement», a souligné Blashill.
Lidstrom, le modèle
Par chance, les Red Wings ont développé et apprécié pendant 20 ans l’un des meilleurs arrières en cette matière : Nicklas Lidstrom.
«C’est un modèle d’efficacité», a louangé Blashill.
«C’est un gros nom dans l’histoire de l’organisation. Se comparer à lui serait un peu prématuré», a indiqué Seider.
Né en 2001, Seider venait à peine de célébrer ses 11 ans lorsque l’ancien capitaine des Red Wings a pris sa retraite. Ce qui ne l’a pas empêché d’apprécier les dernières saisons de sa carrière.
«Ce n’était jamais le défenseur qui se portait en attaque ou qui était flamboyant. Néanmoins, il réussissait à accumuler des points et à contribuer offensivement», a analysé Seider.
Le jeune homme aurait pu ajouter que Lidstrom a été un exemple de fiabilité défensive en distribuant, à peine, une quarantaine de mises en échec par saison.
Quand même fascinant. Presque autant que ses sept trophées Norris et ses cinq autres mentions de finaliste.