Un mode de scrutin à revoir, jugent les oppositions
Louis-Antoine Lemire | Agence QMI
La révision du mode de scrutin a été un sujet populaire auprès des candidats des divers partis politiques qui ont donné leurs impressions de la campagne électorale au micro de Philippe-Vincent Foisy à QUB Radio mardi matin.
• À lire aussi: 13% des votes, aucun député: «ce n’est pas normal», clame Duhaime
• À lire aussi: «On n’a jamais été aussi loin d’amorcer le débat sur la réforme du mode de scrutin»
• À lire aussi: Réforme du mode de scrutin: il faut d’abord plus de collaboration, dit Sonia LeBel
La députée de Québec solidaire (QS) dans Sherbrooke, Christine Labrie, était très heureuse d’obtenir de nouveau la confiance des Sherbrookois, et ce, d’une manière encore plus forte qu’en 2018. «Ça me fait chaud au cœur», a-t-elle dit. Cela dit, elle s’attendait à ce que QS fasse plus de gains en Estrie. «Je suis fière du travail que nous avons fait et nous ferons des analyses, car on espérait gagner plus que ça.»
Du même souffle, Mme Labrie a mentionné qu’elle était très ébranlée de voir que Émilise Lessard-Therrien n’a pas été en mesure conserver son poste de députée dans Rouyn-Noranda.
«C’est une amie précieuse et une excellente députée. Cela dit, quand je regarde le raz-de-marée que nous avons vu hier soir, c’est QS qui avait les fondations les plus solides. Nous avons des députés aguerris et nous serons en mesure d’être une opposition forte. Ce sera essentiel, car notre système démocratique nécessite des révisions importantes.»
Le député du Parti québécois (PQ) des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, est du même avis. Il juge que beaucoup de Québécois se sentent floués dans ce système engendrant un plus grand cynisme. «Les partis d’opposition auront avantage à faire valoir l’importance de réviser notre mode de scrutin», a-t-il précisé.
Ce dernier a reconnu que le PQ a atteint un creux à 9% au début de la campagne électorale. Cependant, l’homme politique a précisé que son parti a terminé l’élection avec plus de suffrages populaires que le Parti libéral du Québec (PLQ).
«Le Parti québécois est en mode relance. Nous avons encore des défis devant nous, mais le mouvement est relancé. Il y a encore des gains à faire auprès des souverainistes qui se sont positionnés auprès de la Coalition Avenir Québec», a souligné celui qui était très content d’obtenir plus de voix que lors de sa dernière élection. Pour lui, ce verdict est clair. «J’ai travaillé sans relâche lors des quatre dernières années en préconisant une approche de proximité avec les citoyens. Il y a un lien qui s’est créé.»
De son côté, le député libéral de Nelligan, Monsef Derraji a souligné que ce n’était pas le résultat voulu pour son regroupement.
«Le Parti libéral du Québec n’est pas un parti qui mène une campagne pour avoir le titre d’opposition officielle. On peut laisser ça à Québec solidaire. Nous avions un projet de société et on voulait présenter aux Québécois une vraie alternative à François Legault qui nous a divisés les quatre dernières années. Malheureusement, cela n’a pas fonctionné.»
Le député réélu, considère que le PLQ n’a pas réussi à bien vendre sa vision. «Il fallait passer plus de temps à nous définir et non pas à définir les autres.»
Questionné à savoir si la cheffe du PLQ, Dominique Anglade, peut prendre une partie du blâme à la suite du résultat d’hier, M. Derraji affirme qu’un post-mortem est nécessaire.
«Il faut se dire les vraies choses entre nous. On doit savoir pourquoi nous n’avons pas réussi à vendre notre projet aux Québécois. Avec cet examen de conscience, on doit regarder l’avenir», a-t-il mentionné, ajoutant du bout des lèvres qu’il espère que Mme Anglade sera de retour.
Invité à donner ses impressions sur les résultats des élections, le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, a refusé d’offrir une entrevue.