Ingrid Falaise rencontre de proches de victimes de féminicides dans ce nouveau documentaire
MARDI 25 JANVIER, 22 H, INVESTIGATION
Nathalie Slight
La lutte contre la violence faite aux femmes, Ingrid Falaise en a fait sa mission de vie. Elle était donc la personne toute désignée pour piloter la série documentaire Femme, je te tue. Puisque les féminicides se multiplient, il est nécessaire de mettre la lumière sur ces événements tragiques pour réaliser l’ampleur de ce fléau.
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Ingrid, dans Femme, je te tue, la parole est donnée aux proches des victimes de féminicide, n’est-ce pas?
C’est exact. Chaque épisode remonte le fil des événements d’un féminicide survenu au Québec. Le documentaire traite tant du côté bouleversant et humain des rencontres avec les proches de la disparue que de l’enquête policière, qui décortique chaque détail ayant mené à cette fin tragique. Dans la plupart des cas, vous vous rappellerez ces drames horribles qui ont fait les manchettes.
En plus d’animer cette série documentaire, tu es collaboratrice au contenu...
C’était primordial pour moi d’être impliquée dans la préparation de Femme, je te tue, parce que la violence faite aux femmes est un sujet délicat. Grâce à mes autres séries documentaires, Face aux monstres et Guerrières, j’ai développé un lien particulier avec les victimes de violence, une expertise que je mets au service de cette nouvelle série.
Les rencontres avec les familles de victimes de féminicide doivent être bouleversantes...
Bouleversantes, ce n’est pas le mot! Leurs récits nous transpercent le cœur et l’âme. J’ai notamment discuté avec les proches de Clémence Beaulieu-Patry, cette jeune femme assassinée alors qu’elle travaillait chez Maxi, simplement pour avoir refusé les avances d’un ancien camarade de classe. Pour la première fois, ses proches s’assoient avec moi pour discuter de ce meurtre complètement gratuit, d’une violence inouïe.
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Tu t’es également entretenue avec la mère de Marylène Lévesque, une travailleuse du sexe de 22 ans froidement tuée par un client en semi-liberté conditionnelle.
Karine Lévesque n’avait jamais accordé d’entrevue devant les caméras. Elle a choisi de s’asseoir avec moi pour discuter du meurtre de sa fille. Ses confidences sont pour moi une belle marque de confiance. Il faut comprendre que les proches subissent les dommages collatéraux des féminicides et doivent apprendre à vivre avec cette douleur omniprésente pour le reste de leur vie.
Tu t’es aussi entretenue avec la mère de Véronique Barbe, assassinée par son ex-conjoint jaloux et violent.
(Visiblement marquée par cette rencontre, Ingrid fait une petite pause.) Après avoir accordé plusieurs entrevues dans les médias pour dénoncer la violence faite aux femmes, la mère de Véronique Barbe a décidé de discuter une dernière fois du meurtre de sa fille dans Femme, je te tue. Avec nous, elle boucle la boucle sur cet épisode immensément douloureux de sa vie. Elle désire maintenant se rebâtir et concentrer son énergie sur ses petits-enfants.
Dans Femme, je te tue, on voit différents cas de féminicides...
Les féminicides incluent la violence conjugale, mais peuvent aussi se présenter sous forme de crime d’honneur, de misogynie, d’exploitation sexuelle, etc. Malgré la lourdeur du sujet, il est nécessaire de mettre ce fléau en lumière, de le nommer et de l’expliquer, parce qu’aucune femme n’est à l’abri. Je suis ravie que ce documentaire soit présenté à Investigation, car il permet de conscientiser un plus large public, des gens qui n’auraient peut-être pas regardé d’emblée une émission traitant de féminicides.
À NOTER
• Ingrid assure le côté humain de Femme, je te tue, tandis que la recherchiste Sarah Bernard, spécialisée en affaires criminelles, remonte le fil des événements de chaque féminicide. Elle décrit les faits, accompagnée d’enquêteurs et de différents experts. Ensemble, ils se demandent si ces drames auraient pu être évités.
• En 2020, un féminicide avait lieu tous les deux jours au Canada.