Un médecin de l’Hôpital Pierre-Boucher en appelle au «grand nettoyage» de la bande de Gaza
Sarah-Maude Lefebvre
Un réputé cardiologue de l’Hôpital Pierre-Boucher se retrouve dans l’embarras après avoir publié des propos où il souhaite ouvertement la mort des habitants de la bande de Gaza.
«C’est fini pour Gaza et le Hamas. Après 2 semaines de préavis d’évacuation, c’est l’heure du grand nettoyage. Impossible de distinguer les bons des mauvais...», a écrit le Dr Éric Sabbah sur Facebook il y a quelques jours.
La publication du cardiologue, qui s’est fait connaître du grand public à l’occasion de plusieurs entrevues accordées pendant la pandémie de COVID-19, a suscité l’ire de plusieurs internautes qui se sont plaints au Collège des médecins à son sujet.
Le Collège a d’ailleurs confirmé au Journal avoir pris connaissance lundi matin de ladite publication, maintenant effacée, et que le cas avait été référé au Bureau du syndic.
De son côté, le CISSS de la Montérégie-Est, dont relève l’hôpital Pierre-Boucher, a vivement condamné la sortie de son médecin.
- Écoutez l'entrevue avec Christian Rioux, correspondant à Paris pour le quotidien Le Devoir, via QUB radio :
«Nous nous dissocions totalement de ces propos, ceux-ci sont inacceptables et ne reflètent certainement pas nos valeurs. [...] Les médecins doivent respecter leur code de déontologie et d’éthique en toute circonstance, même lorsqu’ils œuvrent en dehors de nos installations», a commenté la porte-parole Caroline Doucet, qui a aussi indiqué que les «mesures nécessaires» avaient été prises lundi, sans pouvoir en dire davantage.
«Il faut tout raser»
Dans cette même publication, le Dr Sabbah a affirmé que les habitants de la bande de Gaza sont endoctrinés depuis l’enfance à «tuer des Juifs».
«Quelques [sic] soient les images de Gaza, il faut tout raser pour pouvoir déterrer le Hamas qui lâchement se cache sous terre et laisse leurs citoyens encaisser. Ils cherchent de l’eau à boire et de la nourriture? Ils n’ont qu’à se rendre dans leurs tunnels plein d’approvisionnements [sic]», a écrit également le Dr Sabbah.
Joint lundi après-midi, ce dernier n’a pas voulu commenter sa publication, disant vouloir d’abord l’avis de ses avocats avant de commenter.
«Il y a eu des plaintes et je vais les adresser», a-t-il indiqué.
Le Collège des médecins n’a pas commenté davantage leprocessus en cour, par devoir de confidentialité.
«Mais de manière générale, le Bureau du syndic peut, après avoir enquêté, déposer une plainte envers un médecin devant le conseil de discipline si celui-ci a des propos haineux », nous a indiqué la porte-parole Leslie Labranche.
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