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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

La Chine, un marché compliqué pour LinkedIn et Microsoft

AFP
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2021-10-15T10:59:20Z
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PÉKIN, Chine | Le réseau social professionnel LinkedIn va quitter la Chine d’ici la fin de l’année en raison d’un « environnement difficile », a annoncé son propriétaire, l’américain Microsoft.

• À lire aussi: Les coûts de production en Chine flambent à un rythme record depuis 25 ans

Le géant de l’informatique était jusqu’ici l’une des rares entreprises américaines de l’internet à réussir à imposer en Chine un réseau social en dépit de la censure.

Au nom de la « stabilité », Pékin écarte de la toile les sujets politiquement sensibles et les géants de l’internet sont priés de bloquer les contenus indésirables.

Un pionnier

Microsoft, qui compte quelque 6200 employés en Chine, a fait ses débuts en 1992 sur l’immense marché du pays asiatique.

Le groupe fondé par Bill Gates y possède aujourd’hui son plus grand centre de recherche et développement hors des États-Unis. 

Son logiciel Windows équipe l’immense majorité des ordinateurs en Chine malgré la volonté affichée de Pékin ces dernières années de créer son propre système d’exploitation. 

Un succès qui a cependant un revers: les nombreuses versions piratées ont longtemps constitué un lourd manque à gagner pour la firme américaine.

L’important marché chinois (très restrictif pour les firmes étrangères) ne représente toutefois qu’une goutte d’eau dans le chiffre d’affaires de Microsoft: à peine 1,8% du total, assurait début 2020 son président, Brad Smith.

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LinkedIn

Refusant de se plier aux exigences de Pékin, les réseaux sociaux américains Facebook, Twitter, Instagram et YouTube, l’encyclopédie participative Wikipédia et de multiples médias étrangers sont totalement bloqués en Chine par une « grande muraille informatique » érigée par les censeurs du régime.

Malgré tout, Microsoft offrait dans le pays son réseau professionnel LinkedIn en se pliant, par le biais d’une coentreprise locale, aux règles draconiennes de censure.

Non sans controverse: le réseau social a notamment été critiqué pour avoir retiré des comptes de dissidents. « Une erreur », avait plaidé à l’époque LinkedIn.

En mars, le champion des contacts professionnels avait suspendu la création de nouveaux comptes en Chine le temps, affirmait-il, de vérifier qu’il était bien en conformité avec la législation locale.  

Bing

Bing, mis au point par Microsoft, est l’un des rares moteurs de recherche étrangers à ne pas être bloqués en Chine. Mais sa fréquentation reste confidentielle face à ses concurrents locaux Baidu et, dans une moindre mesure, Sogou.

Le site Greatfire.org, qui suit la censure en ligne en Chine, accusait il y a quelques années Bing d’expurger les requêtes contenant des informations sensibles pour le pouvoir communiste.

Jeux vidéo

En 2014, Microsoft a été la première firme étrangère à réinvestir le marché des jeux vidéo en Chine avec sa console Xbox One.

En l’an 2000, Pékin avait suspendu la vente de toutes les consoles en raison de leurs présumés effets négatifs sur « la santé mentale » des jeunes utilisateurs, même si celles-ci restaient disponibles de façon illégale.

- Windows dans le collimateur -

En 2014 toujours, les autorités de la concurrence avaient ouvert une enquête anti-monopole contre Microsoft et son omniprésent système d’exploitation Windows.

Une centaine d’inspecteurs avaient perquisitionné les bureaux du groupe dans quatre villes de Chine, y confisquant des dossiers et y interrogeant des salariés, mais le logiciel reste disponible et largement utilisé.

Bill Gates

Le fondateur de Microsoft a longtemps incarné un modèle de réussite aux yeux des Chinois et ses livres sont des best-sellers dans le pays asiatique.

Aujourd’hui à la tête de sa fondation humanitaire Bill & Melinda Gates, Bill Gates a le prestige d’un chef d’État à Pékin.

L’an dernier, le président Xi Jinping l’avait personnellement remercié pour son soutien face à l’épidémie de COVID-19.

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