Bye Bye 2021 : un sketch sur la santé mentale des étudiants bien près de la réalité
Genevieve Abran
Le désarroi vécu par la fille de Martin Matte dans un sketch du Bye Bye 2021 fait bien écho à la réalité de la communauté étudiante, surtout alors que le couvre-feu est de retour et que la date de rentrée a été repoussée, estime un président d’association.
Plusieurs membres de la population étudiante ont pu s’identifier à la fille de Martin Matte dans le Bye Bye 2021, est convaincu le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Samuel Vaillancourt.
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Dans un sketch portant sur le couvre-feu du début de l’année dernière, on voit l’humoriste jouer le père de famille avec deux jeunes acteurs qui incarnent ses enfants.
Le fils de 17 ans mentionne à quel point les deux jours qu’il passe en classe à l’école secondaire sont les meilleurs moments de sa semaine : visiblement, la possibilité de socialiser a un effet positif sur lui. À côté, sa fille, une cégepienne de 18 ans, semble complètement découragée de devoir suivre l’entièreté de ses cours à distance et se demande pourquoi c’est différent pour elle.
Le personnage est ancré dans la réalité : 64% de la population étudiante a vu sa santé psychologique se détériorer depuis le début de la pandémie, selon une enquête nationale réalisée par la FECQ. La motivation des jeunes dans leurs études aurait été particulièrement affectée, remarque Samuel Vaillancourt.
«On a beaucoup priorisé le retour en présentiel de la population qui est au secondaire» dans les décisions gouvernementales, remarque Samuel Vaillancourt.
En tout cas, j’ai bien aimé le bout du #ByeBye2021 où Martin Matte et sa fille parlent de santé psychologique étudiante.@sofecteau : Bien joué, je serais prêt à prendre un extrait pour les archives de la @FECQ si jamais c’est possible 😉
— Samuel Vaillancourt (@S_Vaillancourt_) January 1, 2022
Comme dans le sketch du Bye Bye, il pointe du doigt le «débalancement» entre les élèves du primaire et du secondaire et ceux du cégep et de l’université, qui ont dû rester isolés beaucoup plus longtemps.
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Rappelons que le gouvernement de François Legault a annoncé jeudi dernier que la rentrée scolaire était repoussée au 17 janvier pour les écoles primaires et secondaires ainsi que pour les cégeps et les universités. Les établissements qui le pourront peuvent, autant que possible, commencer leur session à distance. C’est notamment le cas de l’UQAM et de l’Université de Montréal.
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Comme la rentrée au cégep se fait le 17 ou le 24 janvier, la communauté collégiale n’est, pour l’instant, pas affectée par cette mesure. Samuel Vaillancourt appréhende toutefois que l’enseignement en ligne soit nécessaire au-delà de cette date.
Le président de la FECQ propose que, «dès que ça sera sécuritaire», les cégepiens puissent suivre au moins un cours en présentiel par semaine. Il s’agit d’un moyen de «briser l’isolement», considère-t-il.
Dans un contexte où «la motivation et la santé psychologique [des étudiants collégiaux] se détériore», le gouvernement Legault se doit d'écouter la population étudiante, pense Samuel Vaillancourt.
Il demande à la ministre de l’Enseignement supérieur Danielle McCann de donner des indications dès que possible quant à la rentrée scolaire.
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Une santé mentale écorchée
Dans le sketch, Martin Matte aborde une problématique particulièrement sensible en mentionnant que beaucoup d’étudiants post-secondaire ont des pensées suicidaires, font des crises de larmes et voient leurs notes chuter en raison de l’isolement. Samuel Vaillancourt fait le même constat.
«Il faut prendre en considération la santé publique, mais aussi la santé mentale», indique Samuel Vaillancourt. Selon lui, il y a moyen de concilier les deux.
D’autant plus qu’il juge que les cégeps sont sécuritaires : le taux de vaccination des étudiants collégiaux, qui s’établit à environ 92%, selon des données que la FECQ a obtenu de la part du ministère de la Santé et des Services sociaux, devrait permettre une certaine flexibilité, croit-il. «C’est l’un des meilleurs taux dans la société québécoise», affirme-t-il avec fierté.
«Il faut prendre en considération la bonne adhésion à la vaccination», souligne-t-il, en précisant que le gouvernement Legault avait assuré que les cours seraient en présentiel si la vaccination le permettait.
Il ajoute que les cégeps n’ont pas été la source de grandes éclosions à l’automne, alors que les cours étaient en présentiel.
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