Un hôpital sans temps supplémentaire obligatoire à Montréal
TVA Nouvelles
À l’Hôpital général juif à Montréal, il n’y a pas de temps supplémentaire obligatoire (TSO), contrairement aux autres hôpitaux de la province.
Alors qu’à plusieurs endroits, les infirmières se plaignent de faire beaucoup de temps supplémentaire obligatoire, à l’Hôpital général juif, cette mesure n’existe pratiquement pas.
«On est capables, je dirais à 98% des cas, d’éviter le temps supplémentaire obligatoire. C’est vraiment une mesure d’exception», explique Lucie Tremblay, directrice des soins infirmiers au CIUSSS du Centre-Ouest-de-l'Île-de-Montréal.
«Je fais du temps supplémentaire des fois par choix», confirme Naomi Santarossa, infirmière. «Ce n’est jamais obligatoire.»
«Où je travaillais avant, il y avait souvent du temps supplémentaire obligatoire, et l’ambiance était lourde, les gens étaient plus négatifs tandis que quand c’est plus volontaire, l’ambiance est plus positive», rajoute-t-elle.
Mme Santarossa complète son baccalauréat en travaillant. Elle espère quitter l'étage de médecine pour travailler aux urgences éventuellement, et ses supérieurs s’engagent à l’aider.
Pour éviter le temps supplémentaire, les infirmières ont des horaires en rotation. Elles peuvent donner leurs préférences six semaines à l’avance.
«Les infirmières et infirmiers travaillent de rotation, de jour / soir ou de jour / nuit, et ils ont la possibilité de faire des jours de 8 heures ou de 12 heures, donc c’est un horaire très flexible», note Ha Quach, infirmière-chef à l’unité de médecine de l’Hôpital général juif.
«On a aussi la chance de concilier la famille et le travail ou les études. On a beaucoup de jeunes étudiants, on n’utilise jamais d’agences privées, donc on a un bassin d’infirmières et d’infirmiers suffisant pour combler les besoins», rajoute Mme Tremblay.
Les jeunes infirmières sont suivies de près par des conseillères qui sont là pour les aider et les encourager. Alors que les centres hospitaliers s’arrachent littéralement les infirmières, l'Hôpital général juif a réussi à en embaucher 200 pendant l’été, surtout parce qu'il n'y a pas d'obligation de faire des heures supplémentaires.
«Je peux vous dire que je sens vraiment un soupir de soulagement quand je dis ça à la relève infirmière, que non, ici, il n’y a pas de TSO», dit Thi Xuan Dao Nguyen, conseillère en soins infirmiers à l’Hôpital général juif.
«C’est un modèle qui nous convient bien, qui est ancré dans une culture qui est là de longue date», renchérit Mme Tremblay.